C'est toujours difficile de juger un film qui parle de l'holocauste. Les réalisateurs qui décident de traiter du sujet deviennent presque intouchables. Le sujet est à la fois difficile et devient presque facile puisqu'on sait qu'il touchera nombre de personnes. On peut rapidement tomber dans le mélo pour la course au box office en s'attaquant à ces sujets sensibles. Dans un autre genre Clint Eastwood l'a trés bien compris en ficelant la seconde partie de son Milliar Dollar Baby qui devient presque ridicule...c'est une autre histoire.
Revenons à la liste de Schindler et à son réalisateur Steven Spielberg qui avait à cœur de réaliser un film du genre étant donné ses origines juives. Le chemin aurait pu être facile mais l'homme avait à cœur de soigner cette tranche de l'Histoire avec un récit hors du commun.
La liste de Schindler raconte l'histoire d'un opportuniste allemand qui profite de la guerre pour monter un véritable business dans les batteries de cuisine. En s'associant avec Isaac Stern, un comptable juif, il collecte les fonds nécessaires pour monter son entreprise et vendre sa camelote tel n'importe quel commercial aux dents longues. La clientèle est nazi mais elle lui assure prospérité tant que durera la guerre. Pour réduire encore un peu plus ses coûts, il embauche des salariés juifs qu'il paye en matière première sans savoir qu'il les sauve d'une mort certaine. Les deux partis sont gagnants dans l'histoire surtout qu'Oskar Schindler apparaît plus humain que les allemands avec lesquels il collabore.
En plus de pointer du doigt l'horreur du ghetto de Varsovie, Spielberg nous fait partager la vie de cet industriel si mystérieux qu'on ne perce jamais ses motivations. Veut il sauver les juifs ou simplement profiter d'eux? Sous couvert d'une juste cause, il ne faut jamais oublier que Schindler profite d'eux pour engranger un maximum de bénéfices. Alors toujours aussi sympa cet Oskar Schindler?
Le film est tourné en noir et blanc pour de simples raisons esthétiques. Il démarre en couleurs sur une cérémonie juive pendant laquelle l'un des protagonistes allume deux bougies. Lorsque la flamme cesse de luire, la pellicule passe au noir et blanc pour ne jamais revenir à la couleur. Les photographes le savent: le noir et blanc permet de faire passer plus de choses comme si la couleur ne servait qu'à dissimuler la vérité et l'âme des gens. Le choix est judicieux pour ce film qu'on croirait tourné dans les années 50. Il a pourtant bien été réalisé par Spielberg pour lequel il ne demandera d'ailleurs aucun salaire considérant qu'il se serait octroyé l'argent du sang. Un beau geste que les mauvaises langues pourront qualifier d'inutile connaissant le compte en banque du bonhomme mais qui révèle tout de même une véritable humanité.
Si Liam Neeson survole le film, il faut tout de même parler de Ralph Fiennes dans son rôle de commandant nazi si réel qu'on en viendrait à détester l'homme. Dans la liste de Schindler, sa cruauté vous glace le sang à en faire des cauchemars pour de longues nuits. Craint de tous, il se fait le juge de la vie ou de la mort selon son humeur du moment. A bien y réfléchir c'est certainement pour cela qu'il a décidé
d'endosser l'autre rôle, celui du persécuté, dans The reader, autre grand
film sur l'holocauste.
Basé sur une histoire vraie, je ne vous garantis pas une franche rigolade surtout quand John Williams nous sort les violons aussi tragiques que le scénario qu'ils habillent. Spielberg était jusque là le maître du divertissement. Si en plus il se met au service d'une noble cause pour faire perdurer l'Histoire, il est fort à parier que sa place au Hall of Fame des réalisateurs l'attend déjà!
Extrait musical
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1 commentaire:
Je vais le voir à la rétro Spielbrg à la Cinémathèque la semaine prochaine ! Pas vu depuis des années, et seulement à la télé.
(comment ça Million Dollar Baby est ridicule ?!! Bouuuuuh ! ;))
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