Qui n'a jamais rêvé ne serait-ce que de toucher du bout du doigt le rêve américain? Avoir une belle maison en banlieue avec des voisins sympas qui débarquent munis d'un panier garni pour vous souhaiter la bienvenue. Discuter le bout de gras par dessus votre belle palissade en bois ou jalouser le voisin parce qu'il lave sa Lexus familiale pour la troisième fois cette semaine!
Cette vie là Lester Burham n'en veut plus! Il a passé quarante années de sa vie à bien paraître aux yeux de tous et de sa famille qui a fait de lui un légume sans âme. La métaphore est un peu forte mais Lester en a oublié de vivre pendant tout ce temps. Et lorsque sa fille Jane lui présente sa nouvelle amie blonde platine aux yeux bleus toute droit sortie du magazine Playboy, il n'en faut pas plus à Lester pour faire lui faire péter le bouton de braguette et réaliser que sa vie ne vaut plus rien. Devant l'incompréhension de sa femme et de sa fille, l'homme entre en pleine crise de la quarantaine rattrapant une jeunesse qui le fuie depuis qu'il a décidé de soigner sa devanture plutôt que sa personne.
Les générations ne se comprennent plus mais se sont elles vraiment compris un jour? Certains voudraient grandir trop vite, d'autres se cherchent une seconde jeunesse. Le film, outre faire la critique du mode de vie à l'américaine, est une projection de ce que pourrait être notre vie dans quelques années si l'on se laisse porter comme ce vulgaire sac en papier que filme Ricky comme la plus belle chose qu'il ai jamais vu!
Le monde change, évolue, et le principal moyen de ne pas s'y attacher et de lâcher prise dès le départ. On ne peut pas s'arrêter de vivre pour autant et se laisser tournoyer au gré du vent. Reste à savoir ce que l'on veut vraiment et pas l'image qu'on veut laisser derrière soi! Pour faire de la philosophie de comptoir, nous sommes l'acteur de notre propre vie!
Le casting est à l'image de ce film, original et plein de surprises. Kevin Spacey est juste incroyable oscillant entre le pathétique et une confiance en lui qui ferait envie à n'importe quel employé de bureau. Qui parmi nous n'a jamais rêvé d'envoyer tout balader y compris son patron?! Il est la force tranquille, un doux euphémisme quand on voit l'énergie que dépense Annette Benning, sa femme pour tenir la plus belle maison du quartier, en apparence tout du moins. A noter également la belle performance de Chris Cooper, généralement relégué aux seconds rôles mais qui se trouve parfaitement dans son rôle d'ancien Marine à la retraite, homophobe et droit dans ses bottes au point que cela en devient très vite ridicule!
La bande son est signée Thomas Newman. Vous la connaissez forcément pour l'avoir entendue dans un reportage bidon un jour ou l'autre. Utilisée à tort et à travers dans les médias elle est pourtant essentielle dans la part de rêve omniprésente de ce petit bijou signé Sam Mendès, co-écrit avec Alan Ball, futur réalisateur de la série Six feet under. Les deux manient d'ailleurs parfaitement l'humour noir et le cynisme, deux qualités souvent décriées comme des défauts, allez comprendre!
Citation
"Je m'appelle Lester Burnham, ça c'est mon quartier, ça c'est ma rue, ça c'est ma vie. J'ai 42 ans dans moins d'un an, je serai mort, bien sûr je ne le sais pas encore, en un sens, je suis déjà mort..." Lester Burnham
Extrait musical
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