Alors qu'il subit les affres d'une vieille pneumonie, le roi George V d'Angleterre laisse à son royaume un choix cornélien. Son aîné Edouard VIII fait bonne figure. Éloquent et classieux, il traîne pourtant derrière lui de sombres casseroles à commencer par cette relation avec une américaine qui sort d'un double divorce et qui ne fait clairement pas l'unanimité auprès de la Cour britannique. Son autre fils, Albert deviendrait alors le candidat idéal si sa voix ne lui faisait pas défaut. En effet, le prince dauphin a développé une forme aiguë de bégaiement lui ôtant toute crédibilité à chacune de ses sorties officielles. Devant l’irresponsabilité de son aîné, Albert va malheureusement se retrouver propulsé sur le devant de la scène contraint de combattre ses vieux démons. Fier comme un coq mais suffisamment réaliste, Albert va devoir ranger son ego au placard et appeler à l'aide d'un orthophoniste. La liste des prétendants est longue mais aucun ne semble avoir d'emprise sur le roi, sauf un...
Que les cancres en histoire - géo se rassurent, je n'irai pas plus loin dans les faits historiques. le film se suit sans aucun problème y compris pour les férus du dernier rang prés du radiateur.
Colin Firth casse définitivement son image de playboy pour entrer dans l'Histoire. Impulsif et empathique, il fait presque pitié à voir. Nous sommes quand même à l'aube d'un nouveau conflit mondial et le roi lutte pour se faire entendre au sens propre comme au sens figuré.
Il est heureusement bien secondé par Lionel Logue, un orthophoniste aux méthodes peu conventionnelles, mais à la foie implacable en l'être humain et ses capacités. Les médias ont beaucoup parlé de la prestation de Colin Firth mais pour vous dire la vérité, le néo-australien Geoffrey Rush m'aura fait plus forte impression. Derrière cette "gueule" se cache un homme convaincu auquel on se fierait finalement les yeux fermés.
Au delà d'un casting efficace, le discours d'un roi apparaît stylé comme seuls les anglais en ont le secret. Cadres épurés, photographie pâle et caméras en perpétuel mouvement transforment ce qui aurait pu devenir un vieux téléfilm estampillé BBC en un prétendant sérieux à l'oscar ultime.
Inutile de vous le préciser mais la version française est bien entendu à proscrire dans un film sur l'élocution et ses méfaits. Mais n'ayez crainte! Le roi parle lentement et distinctement grâce à son bégaiement. Et qui sait? il pourrait même vous donner envie de prolonger le plaisir de la version originale mêmes pour ceux du fond de la classe!
Extrait musical
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