mercredi 26 décembre 2012

Hugo Cabret (vost)


La bande annonce ne m'avait pourtant pas marqué. Martin Scorsese aux commandes d'un film de noël aux allures d'un énième monde de Narnia à la sauce bourguignonne. Les quelques minutes de présentation n'étaient pas vraiment convaincantes, pas vraiment explicites à vrai dire. C'est bien là le plus grave! On peut totalement passer à côté d'un film sur la com qui en est faite. Soit je n'ai rien compris, soit je n'étais pas disposé à l'entendre, soit Scorsese peut clairement revoir ses effectifs en matière de communication! Il peut également s'en foutre éperdument puisque Hugo Cabret a connu un véritable succès en salle pour des enfants qui n'ont pourtant pas tous dû être totalement réceptifs à ce que voulait bien leur raconter l'un des derniers maîtres vivants de l'Entertainment. Le film a pourtant ramené de nombreuses récompenses et gagné l'estime des plus grands comme James Cameron qui s'est agenouillé devant la maîtrise de Scorsese pour une 3D dont il pensait avoir le monopôle. Cela ne l'empêchera pas pour autant de ressortir ses vieilleries sous ce nouveau format pour nous les vendre comme une nouveauté...ah elle a bon dos la technique!

Basé sur un roman de Brian Selznick, Hugo Cabret nous compte l'histoire d'un jeune garçon, Hugo, fils d'horloger et récent orphelin qui erre dans les travées de la gare Montparnasse pour survivre au jour le jour. Il ne vit que pour remonter les pendules de la grande gare et réparer parallèlement un vieil automate qu'il avait entrepris de remettre à neuf avec son feu paternel. Sans lui, la tâche est désormais plus difficile d'autant qu'un méchant gardien, ancien mutilé de guerre a fait des orphelins qui errent à Montparnasse Bienvenue son principal cheval de bataille. C'était sans compter sur ce vieillard aigri qui passe ses journées à réparer de vieux jouets, frustré d'une carrière qu'il n'a sans doutes jamais touché du doigt...

Plus qu'un simple conte pour enfants, Hugo Cabret est un véritable hommage aux premiers cinéastes qui ont montré la voie au jeune Scorsese. Armand Méliès, Buster Keaton ou plus récemment Charlie Chaplin ne prennent plus la poussière. Le réalisateur leur donne un second souffle en mélangeant de véritables images d'archives avec une réalisation soignée dans une reconstitution parisienne de l’après guerre clairement réussie. Vous n'avez pas kiffé le rez de chaussé de la cinémathèque française lors de vos premiers voyages scolaires? N'ayez crainte! Martin s'occupe de vous dans un recap qui devrait faire gonfler les stats d'affluence du musée le plus sympa du quartier de Bercy. (Au passage, je vous invite clairement à y faire un détour lors d'un prochain séjour dans la capitale si ça n'est pas déjà fait!)
Pour capter l'attention de son public, Scorsese va alors s'entourer de gros bras du septième art à commencer par Ben Kingsley qui avait déjà officié avec le réalisateur dans le désopilant Shutter Island. Jude Lawe signe quant à lui sa plus brève apparition dans un long métrage tandis que Sacha Baron Coen deviendrait presque humain dans le rôle du gardien qui semble taillé sur mesure. Tant mieux car le jeune Cabret est quelque peu quelconque malgré ses grands yeux bleus. Bah du moment qu'il touche les jeunes midinettes frustrées d'attendre le prochain volet des Minimoys, le pari est réussi!

Martin Scorsese frappe donc un grand coup dans l'animation et l'éducation des jeunes générations en montrant ce à quoi ressemblait le cinéma de papa quand James Cameron souillait encore ses couches. Le film est séduisant, divertissant en plus d'être éducatif. Que demander de plus!


mercredi 19 décembre 2012

Ernest et Célestine


C'est en charmante compagnie que j'ai décidé de me rendre à l'UGC en ce mercredi matin à 11 heures pétantes. Une horaire peu habituelle pour un expérience qui le fut tout autant. En effet, c'est en bon tonton qui se respecte que j'accompagnais ma p'tite nièce de 4 ans pour découvrir Ernest et Célestine sur grand écran, un format qui changera de ses vieux dvd Charlotte aux fraises dont je fais encore des cauchemars les soirs de pleine lune. Je laisse à Mademoiselle le soin de choisir notre emplacement, plutôt bon il faut le dire, ainsi que l'interminable temps d'attente à tester les ressorts du strapontin qu'elle a judicieusement choisi. 
Et là, je commence à devenir moite jusqu'à ce qu'une classe de scolaires vienne détendre cette atmosphère dont je me faisais finalement un monde! Nous sommes de véritables petits anges ma nièce et moi à côté de ces pipelettes sur pattes! Ils auront finalement le don de me détendre ainsi que ma p'tite nièce dont les quelques commentaires tout haut ressemblent plus à des tentatives d'intrusion dans le groupe que comme un véritable ressenti. En tous cas, une chose est sûre, elle prend plaisir, et c'est bien le principal!

Il faut dire qu'Ernest et Célestine est une véritable surprise dans un box office plein de dessins animés en 3D et de suites improbables! Adapté d'une série de romans jeunesse du même nom, le long métrage mise avant tout sur un graphisme soigné qui privilégie la 2D et les couleurs pastels au profit d'une trois dimension dont nos chers bambins sont matraqués dès qu'ils allument la télévision au sortir du lit! On donne une dimension humaine au dessin animé en soulignant les traits presque brouillons des différents personnages. Pour être honnête avec vous, j'ai presque peur que ma nièce n'accroche pas et je me trompe fortement!  L'histoire somme toute assez simple aura vite fait de charmer les bambins comme les adultes de la salle. Elle reprend les codes de la rencontre de l'inconnu et de l'acceptation de l'autre. La morale est bien présente mais elle est disséminée de façon intelligente, et là ça nous change de Dora et ses arrêts sur image qui semble nous prendre pour des imbéciles! Mais ça c'est une autre histoire...
Vous l'aurez compris Ernest et Celestine sont deux êtres que tout oppose. Chacun est marginal de son groupe à son échelle mais les deux compères vont finalement rapidement se trouver et faire naître une amitié devant laquelle on ne peut qu'être touché.
La musique est elle aussi une des explications du succès du film. Ici pas de Phil Collins ou de douce voix de princesse pour vous marteler des refrains prémâchés que vous supporterez jusqu'à la sortie du prochain Disney. Vincent Courtois et Thomas Fersen jouent avec les mots et des mélodies simples qui font immédiatement mouche. Il n'y a qu'à écouter la chanson d'Ernest lorsqu'il fait la manche pour se rendre compte du pouvoir des mots. L'expression est peut être un peu forte certes, mais le rendu l'est tout autant!
Impossible de ne pas mentionner non plus les quelques clins d’œils qui seront invisibles pour les plus petits mais qui interpelleront forcément les plus grands comme l'affiche de Titanic oursisée ou celle du concert de Grilly Bear totalement de circonstance comme si le réalisateur nous chuchotait dans l'oreille, "vous voyez! je pense à vous aussi en faisant ce film!"

Au final Ernest et Célestine m'aura permis de partager ma passion avec ma p'tite nièce mais pas que! Il nous montre qu'on peut encore faire des films intelligents sans passer par des technologies de dernier cri. Il suffit simplement de s'appliquer à trouver le focus de nos chers bambins et tenir le cap malgré la peur et les doutes que certaines scènes du film peuvent comporter. Nous pouvons encore les sauver! Il suffit juste d'y croire.


Bande annonce

samedi 15 décembre 2012

Iron Man (Blu-ray)

La sortie mondiale d'Avengers m'a fait réaliser que j'accusais sérieusement le coup niveau comics à l'écran. Je le dois en grande partie à ma rencontre cinématographique avec le premier Hulk qui m'a grandement laissé sur ma faim. Imaginez ma frustration alors que Bruce Banner n'a toujours pas verdi au bout d'une bonne heure de film. Trop c'est trop! Ce n'est finalement qu'aujourd'hui que je replonge dans cet univers que l'on assimile trop souvent aux geeks de bd en manque de testostérone.

Je m'attaque donc aujourd'hui à Iron Man, le superhéros créé de toutes pièces par Tony Stark, une sorte de magnat de l'armement à travers le monde. En démonstration en Afghanistan, il est attaqué par un groupe de terroristes bien décidé à l'employer à la fabrication de missiles. Manque de chance, notre génie de l'armement a toutes autres idées en tête à commencer par la fabrication d'une armure qui lui permettra de rentrer au pays. La tâche s'annonce pourtant bien rude puisque son atelier s'apparente à une caverne dénuée de toute technologie. Pas grave! En McGyver qu'il est, Tony Stark en ressortira Iron Man, bien décidé à se reconvertir dans le sauvetage de la planète.
Contrairement à tous ses petits camarades de chez Marvel, Iron Man n'a pas été irradié ou né de l'imagination d'un fou furieux. Il s'est créé de toutes pièces, du génie scientifique d'un seul homme qui a pour un temps brigué cocktails et soirées mondaines pour se replonger dans la science pure et dure!
Finalement si l'on excepte cette pseudo pompe énergétique qui alimente ses organes vitaux, on le prendrait presque pour un être humain!

Comme tout superhéros qui se respecte, Iron Man a également su s'entourer d'un personnel compréhensif et compétent. Il a d'ailleurs profité de l'occasion pour redonner un emploi de standing à Gwyneth Paltrow qui écumait les CDD hollywoodiens depuis trop longtemps. A noter également la bonne prestation de Jeff Bridges qui serait presque méconnaissable avec son look de hooligan en costume trois pièces.

Malgré quelques invraisemblances largement justifiées par l'adaptation de la bande dessinée, Iron Man frappe fort et juste. Les effets spéciaux sont bluffants et quoi qu'on en dise, Robert Downey Jr fait le métier! Il arrive à être drôle malgré son trop plein d'hormones qui fait qu'on ne peut se résinier à le détester. Il m'aura en tous cas donné l'envie de poursuivre l'aventure Marvel d'autant que j'ai ouïe dire qu'une certaine Scarlett Johansson lui donnait la réplique dans le second volet des aventures de l'homme de fer. Ça change tout!


Extrait musical

samedi 8 décembre 2012

Last chance for love


Qui a dit que Paris était la ville du romantisme incarné? Certainement pas Dustin Hoffman qui profite de son escapade londonienne pour emballer Emma Thomson de 20 ans son aînée. Il faut dire que notre petit homme a un curriculum vitae long comme le bras. Une cinquantaine de films avec la plus haute des distinctions pour ses performances dans Kramer contre Kramer et l'indémodable Rain man. Malheureusement, ses dernières productions ne parlent pas en sa faveur bien qu'il y partage l'affiche avec de vieilles gloires en pré-retraite comme Rob de Niro dans les suites improbables de mon beau père et moi. Quelques navets et prêts de voix plus tard, il est contacté par Joel Hopkins, un petit réalisateur anglais bien décidé à consacrer la comédie romantique pour les plus les 40 ans et plus. Bien qu'il vienne de fêter ses 70 printemps, Dustin Hoffman plonge immédiatement dans l'aventure bien décidé à reprendre un bon bain de jouvence pour redevenir le Benjamin Braddock qui l'a fait connaître du grand public.

L'histoire n'est pourtant pas des plus joyeuses puisqu'elle raconte la vie d'un homme délaissé par sa famille, son employeur et sa propre fille qui l'invite à son mariage londonien parce qu'elle s'en sent clairement obligé. Le looser de cette famille reconstituée sans lui va alors faire la rencontre de Kate Walker, une enquêtrice pour un institut de sondage dont je tairai le nom par pur oubli! D'abord légèrement collant, notre quinqua va peu à peu apprivoiser la jeune femme jusqu'à l'inviter à la cérémonie de sa fille plutôt surprise de voire son père débarquer avec une totale inconnue. La roue semble finalement tourner pour ce bon vieux Harvey!

Inutile de vous le préciser, le film emploie les bonnes vieilles ficelles de la comédie romantique et se permet même quelques références aux classiques du genre comme Pretty Woman dans une scène d'essayage revue des dizaines de fois depuis la sortie de l'originale. Tant que nous sommes dans les emprunts, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement du thème original avec un autre air de piano classique mondialement connu dont je n'arrive pas à remettre le titre. Même les meilleures applications de reconnaissance vocale pour Iphone n'y pourront rien mais je suis sûr que vous saurez faire la part des choses. Tout se passe dans les 10 premières secondes du thème, rien de plus simple!

Malgré tout cela, le film se laisse regarder avec l'espoir que l'on peut toujours aimer passé un certain âge. Les techniques changent, les rides apparaissent mais la passion reste intacte quand on rencontre la bonne personne et qu'on est prêt à relancer la machine. Un bel exemple même si l'on ne présente pas tous la même carte de visite!


Extrait musical

lundi 3 décembre 2012

Midnight in Paris (vost)


Ça n'est un secret pour personne. Woody Allen voue un culte aux européens et principalement aux français qui l'ont soutenu tout au long de sa carrière, parfois même plus qu'ils ne l'auraient dû selon les dires du réalisateur. Alors pensez bien que lorsque l'occasion s'est présentée de poser ses caméras dans la ville la plus romantique qui soit, soutenu par des financiers aussi confiants que muselés, Woody n'avait d'autres choix que de quitter la grosse pomme pour profiter des joies de notre capitale. Facile de bader Paris quand on dort à l'hôtel du Louvre et que toutes les portes vous sont ouvertes comme par enchantement. Pas sûr que Woody nous trouverait si mystérieux s'il avait séjourné au Formule1 de Barbés, emprunté la ligne 1 aux heures de pointe et goûté aux joies des attrapes touristes de Montmartre qui ont comme par enchantement déserté le quartier pendant les quelques jours de tournage du film. Oui je suis amer et alors! Qui ne le serait pas en ayant tenté de gravir les marches du Sacré Cœur sans être fermement sollicité pour acheter une bière à moitié tiède ou un scoubidou affreux qui ne rappelle en rien la capitale!

Toujours est il que la ville s'est sublimée pour le réalisateur. Elle lui a même offert la première dame de France de l'époque en plus de la plus américaine des française et du comique en vogue qui ne rêvait que de voir son nom sur le cast d'un film du grand Woody pendant son enfance sous le soleil de Casablanca. Vous l'aurez compris, l'office du tourisme s'est certainement frotté les mains en apprenant la venue du réalisateur sur ses terres. Elle était pourtant loin d'imaginer qu'il arriverait à en extraire une comédie intemporelle qui prend forme quand retentissent les douze coups de minuit. (Jean-Luc si tu nous regardes...)

Midnight in Paris, raconte le séjour d'un jeune couple californien dans la capitale du romantisme. Bien qu'Inez aspire au grand luxe d'une vie facile, Gil est plus terre à terre. En grand nostalgique qu'il est, notre écrivain aimerait s'installer dans la première chambre de bonne de la capitale en rêvant d'une vie à cotoyer les grands artistes qui ont fait Paris au début du 20ème siècle. Il est alors loin de s'imaginer que ses rêves les plus fous prendront forme lors d'un décuvage de beuverie, assis sur le rebord du macadam parigo. Picasso, Hemingway, Dali, Josephine Baker, Cole Porter, Toulouse Lautrec, Man Ray et bien d'autres artistes vont lui ouvrir les portes de leur univers qu'il n'aurait jamais imaginé intégrer aussi normal cela leur semble t-il. Gil resistera-t-il à l'appel des sirènes d'antan pour une romance avec la sublime Rachel McAdams? Personnellement le choix serait réglé en moins d'une fraction de seconde au risque de décevoir le grand Woody!

Au final le réalisateur nous offre une comédie plutôt inhabituelle, superposant les strates du temps à l'image d'un Inception, la complexité en moins. Il s'octroie au passage les services d'un casting impressionnant pour une carte postale qui ne dessert pas Paris mais la sublime dans ce qu'elle a connu de plus créatif. Après Paname, Londres, Barcelone, et Rome quelle sera donc la prochaine destination du grand Woody? Certains parient sur Berlin, d'autres carrément sur Jérusalem vers un retour aux origines. Laissons lui simplement le temps de potasser ses différents routards. Qui sait? Peut être y trouverait t il le sujet de son prochain film!


Extrait musical