lundi 28 janvier 2013

Crossing guard (vost)




"Tu t'es vu quand t'as bu?" Bien qu'il date des années 90, le slogan qui symbolisait le mieux la sécurité routière est toujours d'actualité partout à travers le monde. J'en veux pour preuve cet incroyable Crossing guard dont tous les majors de la sécurité routière américaine n'ont du cesser d'aduler depuis sa sortie et lors de chacune de ses rediffusions en prime time! La pub est gratuite,elle est signée Sean Penn qui transforme sa seconde tentative derrière la caméra où il semble aussi à l'aise que devant l'objectif des plus grands réalisateurs qui l'ont sans aucun doute inspiré.

The Crossing Guard raconte l'histoire d'une famille détruite par la disparition d'un enfant. Mary a succombé à la bêtise d'un chauffard ivre, entraînant avec elle la perdition totale de son paternel qui ne parviendra jamais à surmonter le décès de sa petite fille. Le mal s'installe, tous comme les doutes et la bêtise jusqu'au jour où Freddy apprend la libération prochaine du meurtrier de sa fille. L'occasion est trop belle pour absoudre les erreures du passé et démarrer enfin une nouvelle vie. Mais cela sera-t-il suffisant?

Dans ce thriller au rythme inhabituellement posé, Sean Penn oppose deux personnages aux antipodes de la société. L'un a soif de vengeance, l'autre ne demande qu'à se repentir, mais lequel est réellement dans le vrai?! Peut on blâmer un père de vouloir rendre justice quand les autorités compétentes n'en ont que le nom? Faut il laisser une seconde chance en pardonnant l'impardonnable? Le sujet est vaste et relativement tabou comme les apprécie tout particulièrement Sean Penn. Il est audacieusement parti pris dans ce fait divers dont l'ampleur psychologique nous dépasse tous tant qu'il relève de la fiction.
Dans l'histoire de Sean Penn, Jack Nicholson et David Morse incarnent parfaitement cette dualité. L'un fait le métier comme à chacune de ses sorties tandis que l'autre assure pleinement pour une fois qu'il n'est pas relegué dans le second rôle du bon copain fidèle. (La ligne Verte, Rock)

On pourra toujours reprocher à Crossing guard d'être de bon ton et plein de bons sentiments. Il n'empêche qu'il est l'oeuvre d'un réalisateur investi qui ne craint pas ses prises de position, n'en déplaise à l'opinion publique. Et vous? Nicholson ou Morse? L'heure est venu de choisir votre camp!


Extrait musical

mercredi 23 janvier 2013

Les noces rebelles (vost)


Sam Mendès est bel et bien une pointure! Devenu spécialiste dans la critique de l'american way of life, il pointe du doigt les banlieusards comme personne avec un style qu'il assume pleinement depuis le fabuleux American Beauty. Sa suprématie esthétique est telle qu'il parvient même à faire d'une simple histoire de couple anodine une romance incroyablement belle. Il faut dire que le réalisateur s'en est donné les moyens. Il reforme le combo magique de Titanic en mettant côte à côte Leonardo Dicaprio et le fantasme de 90 % des ados nés dans les années 80, l'entière Kate Winslet sans son coeur de l'océan qui n'est autre que sa femme! Il s'octroie qui plus est à nouveau les services du compositeur Thomas Newmann sans qui le film ne serait qu'un vulgaire bijou sans l'écrin qui va avec!

Mais revenons à l'histoire somme toute assez sommaire. April et Frank Wheeler représentent le parfait petit couple d'une banlieue américaine qui n'est pas sans rappeller une certaine Wisteria Lane. Erreur! Nous sommes trés précisement sur Revolutionary Road dont le nom servira de titre dans la version originale du film. Encore un raccourci des producteurs outre-atlantique qu'on a du mal à s'expliquer...bref! Alors qu'ils semblent en parfait harmonie, le couple se pose énormément de question sur leur devenir, ce qu'ils sont et ce à quoi ils aspirent. Enfermés alors dans une routine qu'ils s'étaient jurés de fuir, ils prennent alors la décision de repartir à zéro et poser leurs bagages en France pour démarrer une nouvelle vie pleine d'espoirs. Malheureusement, ils ne poseront jamais le pied à Roissy, incapables l'un comme l'autre de changer leur destinée et un quotidien qui les a clairement bouffé!

Si le fond de l'histoire sonne finalement assez creux, la forme en justifie largement l'intérêt. La photographie est juste incroyable à travers des plans tout droits sortis des plus grands catalogues de déco des années 50. Certains crient au classicisme du réalisateur mais ne peuvent qu'être ébahis devant tant d'application à sublimer son oeuvre. La pellicule devient alors lisse, presque aussi vide que l'idée du couple que se font nos deux toutereaux. Ils sont cependant bien aidés par un casting efficace et mûrement réfléchi à l'instar de Michael Shanon qui sous ses faux airs de Javier Bardem campe un magnifique psychotique comme on aime à les cacher dans les banlieues chics de l'oncle Sam. Au final, impossible de ne pas penser à American Beauty et indirectement à Lester Burnham qui contrairement à Frank Wheeler se décide un beau jour à les sortir pour les poser sur la table de l'idylle familiale et se remettre en question! Inutile d'être plus explicite, je pense que tout le monde aura compris!

Vous l'aurez compris, j'ai du mal à m'emballer malgré tous les arguments dans la balance. Impossible de remmettre en question le travail abattu par Sam Mendès pour faire de ce film un concurrent sérieux aux oscars. Je n'ai juste pas été emballé par le scénario comme cela s'était avéré le cas pour Away we go lorsque je l'avais chroniqué. Inutile de vous préciser que je retenterai tout de même l'expérience dans quelques temps, bien décidé à me convaincre que le film ne se résume pas à un bel écrin certi d'une contre-façon. Dommage!


Extrait musical

lundi 21 janvier 2013

Out of Africa (vost) Blu-ray


Quoi de mieux pour découvrir l'Afrique coloniale que de la partager avec deux piliers du cinéma américain comme Meryl Streep et Robert Redford? Sydney Pollack l'a bien compris lui qui porte à l'écran cette romance adaptée du livre autobiographique de Karen Blixen paru en 1937.(1942 pour la France qui accuse toujours un semblant de retard quand il s'agit de culture, un classique!)
D'un premier visionnage il y a quelques années je ne me souvenais que d'une seule chose: sa longueur! Allez savoir si l'expérience de l'âge ou la restauration Blu-ray auront eu raison de moi cette fois-ci mais mon avis est désormais tout autre! La romance entre Karen Blixen et l'indomptable Denys Hatton s'étale pourtant sur presque trois heures, l'équivalent d'une dizaine d'années en terme de scénario.

Leur histoire, somme toute assez classique bénéficie du cadre idyllique de l'Afrique dans tout ce qu'elle a de plus beau. Débute alors un véritable saphari visuel orchestré par un duo d'acteurs studios sur fonds verts plutôt risibles aujourd'hui.
Bien pensant mais jamais dans l'excés, Out of Africa figure parmi les classiques des lovers toujours ravis de retrouver l'éternel Rob en homme libre, presque inaccessible paradoxalement!
Son rôle rappelle d'ailleurs étrangement celui de Brad Pitt dans Légendes d'automne, souvent considéré comme le digne héritier du playboy blond aux yeux bleus. D'ailleurs comme Rob, Brad a montré qu'il n'était pas qu'une perruque peroxidée prêt à prendre le premier rôle qui lui tombait sous la main.
Je vous l'accorde, il faut bien manger mais si en plus on peut faire plaisir à ses invités, l'expérience n'en est que plus enrichissante!

Côté son, John Barry signe une superbe bande originale qui ne tourne malheureusement que sur un gimmick que vous vous retrouverez à siffloter hasardeusement au cours des prochaines semaines. C'est pourtant là tout le talent du britannique qui ne démérite absolument pas aux côtés de ses homologues américains qui ont su tirer les trois quarts de la couverture musicale vers le pays de l'oncle Sam. Là encore, il fait bon de ramasser les miettes lorsqu'elles ont cette teneur!

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un bon voyage parmi la faune et la flaure des plaines du Kenya. Les routes sont plutôt accidentées mais le périple en vaut largement les quelques sacrifices de votre personne.


Extrait musical

mardi 15 janvier 2013

Duo à trois


Les films sportifs ne volent généralement pas bien haut. Ils nourrissent nos rêves de gosses frustrés qui compensent en usant les bandes VHS de films comme les blancs ne savent pas sauter ou Blue Chips pour défendre ma paroisse. Quand en plus le film parle de baseball aka le sport le plus compliqué du monde pour les européens, la partie n'est pas gagnée d'avance. Les bribes de règles qu'il me reste grâce à quelques jeux vidéos ou commentaires avertis de George Eddy n'y changeront rien...le baseball nous dépasse!
De l'autre côté de l'Atlantique, l'histoire est toute autre. Le baseball est une religion, une tradition qui méritait qu'on lui consacre un long métrage. Ron Shelton s'y est finalement attelé faisant du film Duo à trois le cinquième meilleur film sportif de tous les temps selon l'American film institue (AFI). Le classement complet se trouve ici pour les curieux.

Revenons tout de même à ce film qui aura finalement eu le mérite de se faire rencontrer Tim Robins et Susan Sarandon, l'un des couples phares du petit monde Hollywood. Le film raconte l'ascension d'Ebby Laloosh, un jeune lanceur bourré de talent mais suffisament bête pour ne pas l'exploiter. Le club va alors faire appel à Crash Davis, un vieux baroudeur du circuit qui aura pour mission de mettre du plomb dans la cervelle de ce jeune effronté. La mission ne sera pas des plus faciles d'autant qu'Annie, la groopie officielle du club des Bulls de Durham a décidé de jeter son dévolu sur Ebby pour cette nouvelle saison.

Sans grandes surprises le film est typique des films de sport de l'époque. Le club est dans la tourmente jusqu'à l'arrivée d'un héros brut façonné par une vieille gloire en manque de reconnaissance. Schéma suffisamment classique pour qu'on scrute ce qui se passe en off, de l'autre côté de ce terrain bizarrement triangulaire...les tournées du club et les groopies sont prétexte à quelques situations cocasses, rien de plus. La dernière partie du film tourne carrément aux troisièmes parties de soirée sur M6 le dimanche sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. C'est dommage, j'en attendais certainement plus de Tim Robbins dont les sorties sont si rares. Kevin Costner fait du Kevin Costner et les yeux globuleux d'une Susane Sarandon en soif de sexe n'y feront rien...je n'ai finalement toujours rien compris au baseball!

dimanche 13 janvier 2013

Shakespeare in love (vost)


John Madden est en quelque sorte le précurseur des préquelles qui fleurissent depuis deux trois ans dans nos salles de cinéma. Au lieu de se contenter d'une énième version filmée de Roméo et Juliette, lui a préféré focaliser l'action de son film sur la génèse de la pièce. Une idée qui fera mouche puisque le film remportera pas moins de sept statuettes aux oscars...
On y découvre un William Shakespeare jeune, rebel avec la petite boucle d'oreille qui va bien et qui anéantit totalement l'image qu'on pouvait se faire de lui au collège. Bien que reconnu pour ses précédentes productions, le créateur est en panne d'inspiration, persuadé que seule la plus belle des muses lui fera retrouver le chemin de la plume. C'est là que débarque Viola De Lesseps, une inconditionnelle du dramaturge qui va aller jusqu'à se travestire pour obtenir un rôle dans sa prochaine production qui n'est autre que le célèbre Roméo et Juliette. Malgré de brillants artifices, la surpercherie est rapidement dévoilée et dénoncée aux autorités de l'époque qui n'hésitent pas une seconde à interdire la pièce sur ordre de la Reine. Entre temps, Viola, pourtant promise a Lord Wessex va tomber sous le charme de Shakespeare et créer quelque discordance dans son entourage et celui du poète...

Bien qu'il se revendique américano-britannique, le film fait la part belle aux acteurs né sur le vieux continent que l'on retrouve tous dans le film. Aussi loin que remonte votre mémoire, vous avez déjà croisé certaines têtes dans les Virtuoses, Full Monty, Raisons et sentiments ou plus récemment la série des Harry Potter. Finalement les américains ne seront représentés que par la sobre Gwyneth Paltrow dont l'oscar de la mailleure actrice a suffisament fait coulé d'encre et le pauvre Ben Affleck dont on peut compter les bons rôles sur les doigts d'une main. Deux rôles qui suffiront pourtant à présenter le film aux oscars dans la plupart des catégories et ramener ainsi pas moins de sept statuettes. Autant se le dire sans détours, il ne les mérite pas bien qu'il ait des qualités! Aussi mielleuse soit-elle, la romance de Shakespeare se vit pleinement. La mise en scène et les costumes y sont pour beaucoup dans cette reconstitution dont on peut mettre en doute certains partis pris. Que s'est il donc passé lors de cette 71 ème cérémonie des oscars pour que le jury tombe sous le charme du poète? La concurrence était elle peut être moins forte lors de cette édition? Voyons voir, Il faut sauver le soldat Ryan, La vie est belle, La ligne rouge, le Truman Show, à croire que les artifices de lumière ont ébloui notre pauvre jury...Quoi qu'il en soit, le film bénéficiera d'un plan marketing béton qui l'aidera autant qu'il le positionnera au centre de la polémique sur la valeur de ces récompenses...

Sur ce, oyé oyé braves gens, profitez pleinement de l'histoire de William et Viola qui ne cessera de faire parler les petites gens au sein de la conté. Et si l'issue est déjà jouée d'avance pour notre pauvre Romeo, l'histoire de son géniteur reste entière pour les braves gens qui oseront en regarder le récit.


Extrait musical




samedi 5 janvier 2013

Stand by me (vost)




Comment s'amusaient les gamins avant l'arrivée d'Internet? Impossible de liker l'album Instagram des potos dans les années 50, encore moins de se vautrer devant l'écran des heures durant.
Basé sur une nouvelle de Stephen King, Stand by me raconte le périple de quatre jeunes américains prêts à affronter la mort, tout du moins à approcher un cadavre abandonné dont ils ont eu vent par leurs aînés. Avec pour seul bagage leur courage et une curiosité il faut le dire plutôt malsaine, Gordie, Teddy, Vern et Chris arpentent la principale voie férrée d'Oregon bien décidés à devenir les héros du village en devançant les autorités locales. C'était malheureusement sans compter sur Ace et sa bande de zonards dont l'implication dans cette sombre histoire de cadavre reste encore à prouver...

Rob Reiner illustre parfaitement le passage entre l'enfance et l'âge adulte dans ce road movie aux allures de carte postale. Nos quatre chérubins apparraissent tellement innocents malgré leurs airs de grands garçons lorsqu'ils s'essaient à crapoter sur les cigarettes chapardées au paternel quelques heures plus tôt. Ils bombent le torse et affrontent alors le danger comme si leur existence en dépendait. Ils ne sont pourtant que des gamins qui cherchent à noyer leur ennui dans une escapade de 48 heures à travers champs.

A ce propos, nos louveteaux ont bien grandi puisque vous pourrez reconnaître dans le désordre Will Wheaton (aka l'ennemi juré de Sheldon Cooper dans Big Bang Theory), Jerry O'Connell (Sliders), Kiefer Sutherland qu'on ne présente plus ou encore River Phoenix dont le passage éclair dans le tropisième volet d'Indiana Jones me replonge lui aussi directement vers l'enfance!

Rythmé par une bande son rockabilly  et quelques dialogues incongrus, Stand by me est une belle ode à l'enfance, l'innocence et l'insouciance d'une génération d'aprés-guerre qui ne demande qu'à exister. Une belle leçon de vie dans les années 50!


Extrait musical