mardi 31 décembre 2013

Vis ma vie d'abonné UGC


J'ai réalisé en août dernier un doux rêve que je caressais depuis des mois...attention, n'y voyez rien de sexuel la dedans mais simplement l'aboutissement d'un cinéphile cantonné à ses dvd et son ordinateur jusqu'à ce que sa vie prenne un tout autre tournant. Le lieu, l'UGC ciné cité de Bordeaux, l'un des rares à disposer d'une carte riche et sous titrée. Le moment, le premier jour de mon emménagement à quelques minutes du dit cinéma,  avant même d'avoir activé l'eau et l'électricité de mon nouveau chez moi. L'objet, une carte à bande magnétique, un précieux qui moyennant quelques euros par mois vous donnent l'accès illimité à un lieu de détente ou chasser ses idées noires et vivre ses rêves par procuration.

Les premiers jours sont carrément excitants. On se sent tout puissant, prêt à tout voir et se faire une place dans la grande famille du cinéma. Mon objectif était pourtant clair! Je ne cesserai d'enchaîner les séances tant que le personnel tout de bleu vêtu ne checkera pas avec moi à chacune de mes arrivées dans ce temple du cinéma. Après quelques mois, le constat est pourtant accablant: pas de tapis rouge, pas de check, pas même mon portrait en 4 par 3 d'affiché entre Adrian Brody et Monica Bellucci. Il y a pourtant de la place je vous jure!

Et puis viennent les premières déceptions, les pages de pub que je pourrai vous réciter par cœur (spéciale dédicace à mon opérateur téléphonique préféré) qui plus est dans leur ordre de passage. Les spectateurs bruyants, ceux qui puent, qui grattent leur pot de popcorn de 20 kg ou qui traduisent simultanément le film à leur compagnon étranger...si si je vous promets! Alors oui vous me direz que c'est le principe même du cinéma et qu'il me suffit de rester chez moi au lieu de me présenter à travers ce billet comme le plus associable des cinéphiles. Vous n'auriez pas tort mais je crois que j'aime trop cette ambiance pour m'en détacher à l'heure actuelle. Ce précieux sésame m'a permis de voir que le cinéma n'était pas encore stérile et qu'il pouvait me brasser du fin fond de mon strapontin inconfortable. Alabama Monroe m'a littéralement bouleversé, Capitaine Philipps m'a tenu en éveil, agrippé à mon fauteuil, tout comme le judicieux Prisonners. J'ai aussi pu revoir des classiques sur grand écran comme le Parrain, Certains l'aiment chaud, ou drôle de frimousse et communier avec un public de connaisseurs pendant la projection de Sept ans de réflexion où l'ambiance dans la salle était juste incroyable!

Ces quelques instants de grâce me feront vite oublier tout le reste et les quelques nanards que j'ai pu voir malgré les critiques élogieuses du magazine édité par le cinéma en question. Je suis devenu moins assidu ou moins barge selon du point de vue d'où l'on se positionne. Mes excursions varient au gré de la programmation et je pense que l'année 2014 me réservera de belles surprises à commencer par la vie rêvée de Walter Mitty sur lequel que je fonde pas mal d'espoirs. Les paris sont ouverts!

Au final qu'il soit au cinéma, sur dvd ou à la télé, je pense que le film n'est pas prêt de sortir de ma vie. Il occupe une véritable place qui a pu me bouffer pas mal de temps à travers ce blog ou les heures cumulées à me taper des pubs sur le Noulargue café du Cap Ferret ou le sourire des 150 employés d'Auchan Meriadeck, toujours prêts à vous rendre service...mouais...Quoiqu'il en soit, il reste un véritable exutoire, une passion dévorante qui me pousse même par moments à reprendre du service pour l'accro aux dvd, une bouée de sauvetage quoi!

vendredi 27 décembre 2013

Don Jon (vost)


On a beau être le boloss de ces dames, le chouchou du tout Hollywood ou s'entourer de Scarlett Johansson et Julianne Moore, cela ne suffit pas pour s'improviser réalisateur. J'y ai d'abord cru, aveuglé par la poudre aux yeux que m'a balancé Joseph Gordon Levitt depuis 500 jours ensemble mais force est de constater qu'on ne fait pas un film avec un scénario qui tient sur 3 lignes. Un accro au porno rencontre finalement l'amour de sa vie qui va la lui faire mettre derrière l'oreille pour les années à venir...en est il capable? Assez léger et triste de voir que ce film réalisé par n'importe quel autre type n'aurait jamais vu la lumière du jour dans son propre pays.

Tom Hanse...pardon, Joseph Gordon Levitt n'en est pas pour autant un piètre réalisateur. Les plans sont minutieux, les attaques intéressantes mais autant être honnête avec vous, la bande annonce suffira à vous montrer la technique du jeune homme. A croire qu'il pourrait faire son trou dans le monde des courts-métrages, qui sait?
Le film en lui même n'a pas grand intérêt. Un boloss qui kiffe sa caisse, les marcels, la muscu et le porno sur Internet. Quelque chose de somme toute assez banal même si j'ai, personnellement, eu assez de mal à m'identifier au personnage...sûrement parce qu'il a pour paternel l'immense Tony Danza! Comment? Ce nom ne vous dit rien? Tony Michelli voyons, l'homme à tout faire d'Angela Bauer dans Madame est servie. Cela m'a fait bien plaisir de le revoir malgré ses quinze couches de Botox et ses 150 opérations de chirurgie esthétique. Au final, j'en viens même à me demander si je suis content de l'avoir revu sur grand écran plutôt que de garder le bon souvenir de mes repas de midi devant M6.

Inutile d'en rajouter et vous l'aurez compris, Don Jon ne sera clairement pas le film de cette année 2014! Les Scarlettophyles ne seront pas déçus même si son personnage est purement détestable. Les fans de Gordon Levitt ressortiront de la salle boostés par le personnage de Don Jon, prêts à s'offrir une coupe de cheveux au rabais et tuner la 306 de beau papa! C'est triste...ou pas selon le public!

Teaser

mercredi 27 novembre 2013

Capitaine Phillips

 
 
Après le fret fluvial de la crevette, c'est vers un marché plus prospère que Tom Hanks à décider de se tourner avec le transport de containers. Et comme si son expérience avec la société Fedex ne lui avait pas servi de leçon dans Seul au monde, il s'associe encore avec un grand nom du transport pour une expérience qui sera une nouvelle fois inoubliable!
C'est cette fois-ci sous la casquette de Capitaine du Maersk Alabama (tiens tiens....) que Tom Hanks, dirige l'équipage de son paquebot le long des côtes somaliennes. Le périple n'est pas sans dangers et l'équipage le sait malgré leurs quelques revendications rapidement effacées par la poigne du commandant de bord. Il faut dire que Tom Hanks a désormais de la bouteille! Marqué par les rides du temps et un bouc grisonnant on ne reconnait plus le bellâtre sous son costume de vieux. A croire que la prophétie de Zoltar dans Big aura finalement eu lieu...
Vous l'aurez compris, je suis un énorme fan de Tom Hanks et le voir subir les affres du temps n'est pas sans me faire quelque chose. N'importe qui oui, mais pas lui quoi!!!! Pas Forrest Gump, moi qui le croyais intemporel!
Quoi qu'il en soit, la prestation de Tom Hanks est remarquable et bien qu'il ne mérite pas un oscar comme on a pu le lire un peu partout, il nous offre en 10 minutes la palette complète de son talent d'acteur hollywoodien, un moment juste magique!

Mais revenons au film, tiré d'un fait divers survenu en 2009. Quatre pirates somaliens prennent d'assaut, mais non sans mal, un paquebot de marchandises américaines dont ils espèrent tirer un maximum de bénéfices. Rapidement mis à mal, ils s'en prennent alors au Capitaine du navire dont ils espèrent obtenir une rançon bien juteuse. C'était bien sûr sans compter sur l'armada américaine bien décidée à ne pas laisser prendre l'un de ses ressortissants en territoire ennemi!
 
Le scénario bien qu'assez classique est parfaitement retranscris à l'écran par le réalisateur Paul Greengrass, spécialiste des films d'actions à qui l'on doit notamment 2 épisodes de la saga Jason Bourne. Il met parfaitement en exergue la relation entre le Capitaine américain et le chef des pirates, joué par Barkhad Abdi, un sombre inconnu mais dont la prestation est juste criante d'authenticité. A croire qu'ils ont auditionné de véritables pirates pour le rôle!
Tantôt conflictuelle, tantôt fraternelle, la relation qui unit les deux hommes ne se limite pas au simple kidnapping. Elle va plus loin dans les relations humaines, jusqu'à se demander qui joue véritablement le méchant dans l'histoire.
 
Quoi qu'il en soit, les 2 heures de film passent comme une lettre à la poste et Capitaine Philipps pourra se vanter de m'avoir scotché à mon strapontin inconfortable de l'UGC ciné cité le temps d'un grand moment de cinéma.
A voir absolument!
 
 
Teaser
 

dimanche 13 octobre 2013

Prisoners


Il m'aura finalement fallu attendre un peu plus de deux mois pour prendre ma seconde claque en tant qu'abonné UGC. La première, je l'ai reçu il y a quelques semaines avec Alabama Monroe, un drame belge incroyable sur lequel je reviendrai lors de sa sortie en dvd, un laps de temps nécessaire pour digérer le long métrage de Felix Van Groeningen. J'ai tendu l'autre joue hier soir devant Prisoners, un thriller américain, un genre qui ne fait pourtant pas l'unanimité parmi ma collection de Billy sur lesquelles se succèdent mes différents coups de cœur ciné. Le public était pourtant au rendez-vous: une salle comble et tout ce qui va avec, j'entends par là mangeage de pop-corn aussi bruyant qu'il se doit  et commentaires malvenus d'une cinéphile qui s'est cru l'espace de quelques heures dans son salon personnel, quelques centaines de spectateurs en plus. Tout ça me fait dire aussi que le cinéma est loin d'être en crise et qu'on ferait mieux de recentrer le débat sur le téléchargement sur d'autres arguments que sur celui de la fréquentation des salles qui n'est juste pas crédible. J'ai notamment cette pensée émue pour les spectateurs qui payent 9.80 euro leur place pour se retrouver séparés dans la salle, l'un tout devant à droite, l'autre tout devant à gauch, un grand moment de cinéma pour ce couple qui n'est certainement pas prêt de remettre les pieds à l'UGC...
Mais revenons au film. Prisoners raconte le combat de deux pères de famille dont les fillettes ont été enlevées lors d'un brunch dominical. Les deux paternels vont alors immédiatement se retourner vers le possesseur d'un vieux camping car, qui traînait justement dans les parages quelques minutes avant le drame. Problème: le propriétaire du véhicule est un jeune trentenaire, Alex Jones qui semble avoir le QI d'un enfant de 8 ans en plus d'avoir hérité du physique d'Alain Deloin. Bluff ou trouble mental? Quoi qu'il en soit et faute de preuves, la police devra le relâcher dans les 48 heures qui suivent son arrestation, ce qui n'est pas du tout du goût des deux pères de famille bien décidés à faire cracher le morceau au jeune Alex...

Son réalisateur Denis Villeneuve profite des deux heures qui lui sont offertes pour étaler une situation à la fois complexe et oppressante. N'ayez crainte, ceux qui estiment le prix du billet trop onéreux pourront repartir avec leur dose de paranoïa et d'adrénaline dans un doggy bag qu'ils ne sont pas prêt de laisser sur le seuil de la porte d'entrée du cinéma. Restez sur vos gardes quand vous rentrerez chez vous, ayez l’œil hagard, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec ces vieux camping cars...
Je pense que je dois également mon engouement pour ce film à un casting redoutable et là je pense immédiatement à Paul Dano (Little miss sunshine, There will be blood) dans le rôle du désaxé Alex Jones, dont la prestation est pile poil dans ses cordes, une gueule d'ange qui cache un monstre inattendu et à peine croyable. S'ajoutent à cela les belles performances de Hugh Jackman (l'un des deux pères de famille) et Jake Gyllenhaal, l'inspecteur en charge cette enquête contemporaine malgré un style capillaire qui frise étonnement les sixties.

Vous l'aurez compris, je classe Prisoners parmi les valeurs sûres de cette rentrée 2013, le seul film de plus de deux heures qui ne m'aura pas vu m'assoupir sur mon fauteuil bien moelleux d'abonné. Je pense même qu'il pourrait me donner des pistes d'achats dans la catégorie thrillers d'Amazon et la Fnac...et allez!!!!! Encore de nouvelles pistes à explorer dans l'univers inépuisable et impitoyable du cinéma...adieu!


Bande annonce

samedi 5 octobre 2013

De battre mon coeur s'est arrêté


Savoir jouer du piano n’est pas donné à tout le monde. Il faut déjà disposer du matériel, celui-là même qui a failli vous coûter la vie lors d’un déménagement au rabais, et je sais de quoi je parle… Cela demande aussi un travail quotidien en plus d’une sérénité absolue, deux qualités que je peine encore à maîtriser à l’image de mon homologue Thomas Seyr, auquel  je ne prétends bien évidemment pas me comparer. 

Thomas est sanguin, je le suis aussi mais pas au même degré. Mes amis ne m’ont par exemple jamais vu tabasser des réfugiés sans domicile fixe ou balancer des rats dans des immeubles squattés par des assos pour faire des quartiers pauvres de Paname un Monopoly à taille réelle. On achète une vieille bâtisse pour une bouchée de pain, on la revend le triple une fois le « ménage » opéré. Une technique vieille comme le monde dont Thomas a d’ailleurs hérité de son père, la violence urbaine en plus.
Et puis, il y a l’autre facette de Thomas, le musicien raté, bien décidé à se remettre au piano qu’il avait abandonné depuis le décès de sa mère, une discipline dans laquelle il excellait selon les dires de son ancien professeur qui va même jusqu’à lui proposer une audition. Le challenge est de taille pour le Stephane Plaza des sous quartiers de Paris, mais l’occasion de renouer avec son passé, et plus particulièrement avec sa mère est une opportunité qu’il ne peut pas refuser. C’est donc malgré les réticences et les moqueries de son entourage que Thomas va se replonger dans la musique bien secondé par Miao Lin, une pianiste chinoise de talent n’alignant pourtant pas deux mots de français et donnant ses quelques cours au black dans un vieux T2 du fin fond de Paris.

De battre mon cœur s’est arrêté est le film qui m’a fait découvrir l’univers de Jacques Audiard comme bon nombre de cinéphiles de l’hexagone. Un cinéma poignant, loin des clichés du quotidien et criant de vérité. Un cinéma coup de poing, qui vous balance un uppercut là où ça fait mal et quand on ne s’y attend pas ! Rien que le titre du film vous coupe le souffle. Un morceau de poésie qui cache en fait un personnage déchiré par la vie, aussi attachant que détestable mais que je vous conseille de toujours garder comme allié.

La performance de Romain Duris est juste incroyable ! Son talent n’est bien entendu plus à prouver depuis longtemps  mais Jacques Audiard semble l’avoir révélé comme personne avant lui.  Un personnage entier, lunatique et qui partage sans le vouloir avec son spectateur ses angoisses les plus profondes.
Mes amis le savent, le cinéma français m’a souvent déçu mais quand je vois des films comme celui-ci, je me dis qu’il y a encore du bon chez nous et que l’exception culturelle française ne s’arrête pas aux chtits ou aux performances en noir et blanc d’un ancien comédien projeté sur le devant de la scène au bon moment, bien aidé par un plan marketing aux petits oignons. Les œuvres suivantes du réalisateur en sont d’ailleurs la parfaite illustration et je ne saurai vous conseiller de vous pencher sur sa filmographie si ça n’était pas déjà fait. Reste juste à savoir si vous aurez les épaules pour le supporter…


Extrait musical

jeudi 7 février 2013

This is the end --- my friends!

C'est sur ces belles paroles des Doors que j'ai décidé de clôturer mon blog. Pour être honnête avec vous, je commençais à tourner en rond et ne profitait même plus des films que je regardais juste pour la chronique. Ma passion du cinéma n'est pas morte loin de là, mais je n'ai malheureusement plus rien d'interessant à partager avec vous. Cependant, d'autres le font aussi bien et encore mieux que moi. Je pense tout de suite à mes amis de Brozkinos, du bleu du miroir, filmsdelovers et des autres blogs que je prendrai plaisir à suivre au quotidien.

En tous les cas, j'aimerai vous remercier de m'avoir suivi, supporté et participé aux quelques débats qui ont suivi certaines de mes chroniques. Je n'aurai pas continué sans vous. Longue vie à vous tous. Une vie pleine de cinéma. Peut être se reverra au coin d'un troqué pour parler ciné qui sait?


Clément

lundi 28 janvier 2013

Crossing guard (vost)




"Tu t'es vu quand t'as bu?" Bien qu'il date des années 90, le slogan qui symbolisait le mieux la sécurité routière est toujours d'actualité partout à travers le monde. J'en veux pour preuve cet incroyable Crossing guard dont tous les majors de la sécurité routière américaine n'ont du cesser d'aduler depuis sa sortie et lors de chacune de ses rediffusions en prime time! La pub est gratuite,elle est signée Sean Penn qui transforme sa seconde tentative derrière la caméra où il semble aussi à l'aise que devant l'objectif des plus grands réalisateurs qui l'ont sans aucun doute inspiré.

The Crossing Guard raconte l'histoire d'une famille détruite par la disparition d'un enfant. Mary a succombé à la bêtise d'un chauffard ivre, entraînant avec elle la perdition totale de son paternel qui ne parviendra jamais à surmonter le décès de sa petite fille. Le mal s'installe, tous comme les doutes et la bêtise jusqu'au jour où Freddy apprend la libération prochaine du meurtrier de sa fille. L'occasion est trop belle pour absoudre les erreures du passé et démarrer enfin une nouvelle vie. Mais cela sera-t-il suffisant?

Dans ce thriller au rythme inhabituellement posé, Sean Penn oppose deux personnages aux antipodes de la société. L'un a soif de vengeance, l'autre ne demande qu'à se repentir, mais lequel est réellement dans le vrai?! Peut on blâmer un père de vouloir rendre justice quand les autorités compétentes n'en ont que le nom? Faut il laisser une seconde chance en pardonnant l'impardonnable? Le sujet est vaste et relativement tabou comme les apprécie tout particulièrement Sean Penn. Il est audacieusement parti pris dans ce fait divers dont l'ampleur psychologique nous dépasse tous tant qu'il relève de la fiction.
Dans l'histoire de Sean Penn, Jack Nicholson et David Morse incarnent parfaitement cette dualité. L'un fait le métier comme à chacune de ses sorties tandis que l'autre assure pleinement pour une fois qu'il n'est pas relegué dans le second rôle du bon copain fidèle. (La ligne Verte, Rock)

On pourra toujours reprocher à Crossing guard d'être de bon ton et plein de bons sentiments. Il n'empêche qu'il est l'oeuvre d'un réalisateur investi qui ne craint pas ses prises de position, n'en déplaise à l'opinion publique. Et vous? Nicholson ou Morse? L'heure est venu de choisir votre camp!


Extrait musical

mercredi 23 janvier 2013

Les noces rebelles (vost)


Sam Mendès est bel et bien une pointure! Devenu spécialiste dans la critique de l'american way of life, il pointe du doigt les banlieusards comme personne avec un style qu'il assume pleinement depuis le fabuleux American Beauty. Sa suprématie esthétique est telle qu'il parvient même à faire d'une simple histoire de couple anodine une romance incroyablement belle. Il faut dire que le réalisateur s'en est donné les moyens. Il reforme le combo magique de Titanic en mettant côte à côte Leonardo Dicaprio et le fantasme de 90 % des ados nés dans les années 80, l'entière Kate Winslet sans son coeur de l'océan qui n'est autre que sa femme! Il s'octroie qui plus est à nouveau les services du compositeur Thomas Newmann sans qui le film ne serait qu'un vulgaire bijou sans l'écrin qui va avec!

Mais revenons à l'histoire somme toute assez sommaire. April et Frank Wheeler représentent le parfait petit couple d'une banlieue américaine qui n'est pas sans rappeller une certaine Wisteria Lane. Erreur! Nous sommes trés précisement sur Revolutionary Road dont le nom servira de titre dans la version originale du film. Encore un raccourci des producteurs outre-atlantique qu'on a du mal à s'expliquer...bref! Alors qu'ils semblent en parfait harmonie, le couple se pose énormément de question sur leur devenir, ce qu'ils sont et ce à quoi ils aspirent. Enfermés alors dans une routine qu'ils s'étaient jurés de fuir, ils prennent alors la décision de repartir à zéro et poser leurs bagages en France pour démarrer une nouvelle vie pleine d'espoirs. Malheureusement, ils ne poseront jamais le pied à Roissy, incapables l'un comme l'autre de changer leur destinée et un quotidien qui les a clairement bouffé!

Si le fond de l'histoire sonne finalement assez creux, la forme en justifie largement l'intérêt. La photographie est juste incroyable à travers des plans tout droits sortis des plus grands catalogues de déco des années 50. Certains crient au classicisme du réalisateur mais ne peuvent qu'être ébahis devant tant d'application à sublimer son oeuvre. La pellicule devient alors lisse, presque aussi vide que l'idée du couple que se font nos deux toutereaux. Ils sont cependant bien aidés par un casting efficace et mûrement réfléchi à l'instar de Michael Shanon qui sous ses faux airs de Javier Bardem campe un magnifique psychotique comme on aime à les cacher dans les banlieues chics de l'oncle Sam. Au final, impossible de ne pas penser à American Beauty et indirectement à Lester Burnham qui contrairement à Frank Wheeler se décide un beau jour à les sortir pour les poser sur la table de l'idylle familiale et se remettre en question! Inutile d'être plus explicite, je pense que tout le monde aura compris!

Vous l'aurez compris, j'ai du mal à m'emballer malgré tous les arguments dans la balance. Impossible de remmettre en question le travail abattu par Sam Mendès pour faire de ce film un concurrent sérieux aux oscars. Je n'ai juste pas été emballé par le scénario comme cela s'était avéré le cas pour Away we go lorsque je l'avais chroniqué. Inutile de vous préciser que je retenterai tout de même l'expérience dans quelques temps, bien décidé à me convaincre que le film ne se résume pas à un bel écrin certi d'une contre-façon. Dommage!


Extrait musical

lundi 21 janvier 2013

Out of Africa (vost) Blu-ray


Quoi de mieux pour découvrir l'Afrique coloniale que de la partager avec deux piliers du cinéma américain comme Meryl Streep et Robert Redford? Sydney Pollack l'a bien compris lui qui porte à l'écran cette romance adaptée du livre autobiographique de Karen Blixen paru en 1937.(1942 pour la France qui accuse toujours un semblant de retard quand il s'agit de culture, un classique!)
D'un premier visionnage il y a quelques années je ne me souvenais que d'une seule chose: sa longueur! Allez savoir si l'expérience de l'âge ou la restauration Blu-ray auront eu raison de moi cette fois-ci mais mon avis est désormais tout autre! La romance entre Karen Blixen et l'indomptable Denys Hatton s'étale pourtant sur presque trois heures, l'équivalent d'une dizaine d'années en terme de scénario.

Leur histoire, somme toute assez classique bénéficie du cadre idyllique de l'Afrique dans tout ce qu'elle a de plus beau. Débute alors un véritable saphari visuel orchestré par un duo d'acteurs studios sur fonds verts plutôt risibles aujourd'hui.
Bien pensant mais jamais dans l'excés, Out of Africa figure parmi les classiques des lovers toujours ravis de retrouver l'éternel Rob en homme libre, presque inaccessible paradoxalement!
Son rôle rappelle d'ailleurs étrangement celui de Brad Pitt dans Légendes d'automne, souvent considéré comme le digne héritier du playboy blond aux yeux bleus. D'ailleurs comme Rob, Brad a montré qu'il n'était pas qu'une perruque peroxidée prêt à prendre le premier rôle qui lui tombait sous la main.
Je vous l'accorde, il faut bien manger mais si en plus on peut faire plaisir à ses invités, l'expérience n'en est que plus enrichissante!

Côté son, John Barry signe une superbe bande originale qui ne tourne malheureusement que sur un gimmick que vous vous retrouverez à siffloter hasardeusement au cours des prochaines semaines. C'est pourtant là tout le talent du britannique qui ne démérite absolument pas aux côtés de ses homologues américains qui ont su tirer les trois quarts de la couverture musicale vers le pays de l'oncle Sam. Là encore, il fait bon de ramasser les miettes lorsqu'elles ont cette teneur!

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un bon voyage parmi la faune et la flaure des plaines du Kenya. Les routes sont plutôt accidentées mais le périple en vaut largement les quelques sacrifices de votre personne.


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mardi 15 janvier 2013

Duo à trois


Les films sportifs ne volent généralement pas bien haut. Ils nourrissent nos rêves de gosses frustrés qui compensent en usant les bandes VHS de films comme les blancs ne savent pas sauter ou Blue Chips pour défendre ma paroisse. Quand en plus le film parle de baseball aka le sport le plus compliqué du monde pour les européens, la partie n'est pas gagnée d'avance. Les bribes de règles qu'il me reste grâce à quelques jeux vidéos ou commentaires avertis de George Eddy n'y changeront rien...le baseball nous dépasse!
De l'autre côté de l'Atlantique, l'histoire est toute autre. Le baseball est une religion, une tradition qui méritait qu'on lui consacre un long métrage. Ron Shelton s'y est finalement attelé faisant du film Duo à trois le cinquième meilleur film sportif de tous les temps selon l'American film institue (AFI). Le classement complet se trouve ici pour les curieux.

Revenons tout de même à ce film qui aura finalement eu le mérite de se faire rencontrer Tim Robins et Susan Sarandon, l'un des couples phares du petit monde Hollywood. Le film raconte l'ascension d'Ebby Laloosh, un jeune lanceur bourré de talent mais suffisament bête pour ne pas l'exploiter. Le club va alors faire appel à Crash Davis, un vieux baroudeur du circuit qui aura pour mission de mettre du plomb dans la cervelle de ce jeune effronté. La mission ne sera pas des plus faciles d'autant qu'Annie, la groopie officielle du club des Bulls de Durham a décidé de jeter son dévolu sur Ebby pour cette nouvelle saison.

Sans grandes surprises le film est typique des films de sport de l'époque. Le club est dans la tourmente jusqu'à l'arrivée d'un héros brut façonné par une vieille gloire en manque de reconnaissance. Schéma suffisamment classique pour qu'on scrute ce qui se passe en off, de l'autre côté de ce terrain bizarrement triangulaire...les tournées du club et les groopies sont prétexte à quelques situations cocasses, rien de plus. La dernière partie du film tourne carrément aux troisièmes parties de soirée sur M6 le dimanche sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. C'est dommage, j'en attendais certainement plus de Tim Robbins dont les sorties sont si rares. Kevin Costner fait du Kevin Costner et les yeux globuleux d'une Susane Sarandon en soif de sexe n'y feront rien...je n'ai finalement toujours rien compris au baseball!

dimanche 13 janvier 2013

Shakespeare in love (vost)


John Madden est en quelque sorte le précurseur des préquelles qui fleurissent depuis deux trois ans dans nos salles de cinéma. Au lieu de se contenter d'une énième version filmée de Roméo et Juliette, lui a préféré focaliser l'action de son film sur la génèse de la pièce. Une idée qui fera mouche puisque le film remportera pas moins de sept statuettes aux oscars...
On y découvre un William Shakespeare jeune, rebel avec la petite boucle d'oreille qui va bien et qui anéantit totalement l'image qu'on pouvait se faire de lui au collège. Bien que reconnu pour ses précédentes productions, le créateur est en panne d'inspiration, persuadé que seule la plus belle des muses lui fera retrouver le chemin de la plume. C'est là que débarque Viola De Lesseps, une inconditionnelle du dramaturge qui va aller jusqu'à se travestire pour obtenir un rôle dans sa prochaine production qui n'est autre que le célèbre Roméo et Juliette. Malgré de brillants artifices, la surpercherie est rapidement dévoilée et dénoncée aux autorités de l'époque qui n'hésitent pas une seconde à interdire la pièce sur ordre de la Reine. Entre temps, Viola, pourtant promise a Lord Wessex va tomber sous le charme de Shakespeare et créer quelque discordance dans son entourage et celui du poète...

Bien qu'il se revendique américano-britannique, le film fait la part belle aux acteurs né sur le vieux continent que l'on retrouve tous dans le film. Aussi loin que remonte votre mémoire, vous avez déjà croisé certaines têtes dans les Virtuoses, Full Monty, Raisons et sentiments ou plus récemment la série des Harry Potter. Finalement les américains ne seront représentés que par la sobre Gwyneth Paltrow dont l'oscar de la mailleure actrice a suffisament fait coulé d'encre et le pauvre Ben Affleck dont on peut compter les bons rôles sur les doigts d'une main. Deux rôles qui suffiront pourtant à présenter le film aux oscars dans la plupart des catégories et ramener ainsi pas moins de sept statuettes. Autant se le dire sans détours, il ne les mérite pas bien qu'il ait des qualités! Aussi mielleuse soit-elle, la romance de Shakespeare se vit pleinement. La mise en scène et les costumes y sont pour beaucoup dans cette reconstitution dont on peut mettre en doute certains partis pris. Que s'est il donc passé lors de cette 71 ème cérémonie des oscars pour que le jury tombe sous le charme du poète? La concurrence était elle peut être moins forte lors de cette édition? Voyons voir, Il faut sauver le soldat Ryan, La vie est belle, La ligne rouge, le Truman Show, à croire que les artifices de lumière ont ébloui notre pauvre jury...Quoi qu'il en soit, le film bénéficiera d'un plan marketing béton qui l'aidera autant qu'il le positionnera au centre de la polémique sur la valeur de ces récompenses...

Sur ce, oyé oyé braves gens, profitez pleinement de l'histoire de William et Viola qui ne cessera de faire parler les petites gens au sein de la conté. Et si l'issue est déjà jouée d'avance pour notre pauvre Romeo, l'histoire de son géniteur reste entière pour les braves gens qui oseront en regarder le récit.


Extrait musical




samedi 5 janvier 2013

Stand by me (vost)




Comment s'amusaient les gamins avant l'arrivée d'Internet? Impossible de liker l'album Instagram des potos dans les années 50, encore moins de se vautrer devant l'écran des heures durant.
Basé sur une nouvelle de Stephen King, Stand by me raconte le périple de quatre jeunes américains prêts à affronter la mort, tout du moins à approcher un cadavre abandonné dont ils ont eu vent par leurs aînés. Avec pour seul bagage leur courage et une curiosité il faut le dire plutôt malsaine, Gordie, Teddy, Vern et Chris arpentent la principale voie férrée d'Oregon bien décidés à devenir les héros du village en devançant les autorités locales. C'était malheureusement sans compter sur Ace et sa bande de zonards dont l'implication dans cette sombre histoire de cadavre reste encore à prouver...

Rob Reiner illustre parfaitement le passage entre l'enfance et l'âge adulte dans ce road movie aux allures de carte postale. Nos quatre chérubins apparraissent tellement innocents malgré leurs airs de grands garçons lorsqu'ils s'essaient à crapoter sur les cigarettes chapardées au paternel quelques heures plus tôt. Ils bombent le torse et affrontent alors le danger comme si leur existence en dépendait. Ils ne sont pourtant que des gamins qui cherchent à noyer leur ennui dans une escapade de 48 heures à travers champs.

A ce propos, nos louveteaux ont bien grandi puisque vous pourrez reconnaître dans le désordre Will Wheaton (aka l'ennemi juré de Sheldon Cooper dans Big Bang Theory), Jerry O'Connell (Sliders), Kiefer Sutherland qu'on ne présente plus ou encore River Phoenix dont le passage éclair dans le tropisième volet d'Indiana Jones me replonge lui aussi directement vers l'enfance!

Rythmé par une bande son rockabilly  et quelques dialogues incongrus, Stand by me est une belle ode à l'enfance, l'innocence et l'insouciance d'une génération d'aprés-guerre qui ne demande qu'à exister. Une belle leçon de vie dans les années 50!


Extrait musical