lundi 20 octobre 2014

Californication


Comment transformer le plus introverti des agents du FBI en le plus gros queutard que le petit écran ai jamais porté? Le défi était de taille pour Tom Kapinos qui a pourtant réussi à faire du cartésien Fox Mulder le plus grand je m'en foutiste du tout Hollywood en la personne d'Hank Moody.
Mais qui est il vraiment au fond ? Un père de famille prêt à tout pour reconquérir l'amour de sa vie? Un boloss qui passe ses journées à cloper, boire et baiser? Peut être aussi le plus grand opportuniste de ces dix dernières années? Hank est tout ça à la fois. Il vous agace autant qu'il force votre admiration. Il est impossible de le détester, je vous jure! Ça n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. J'avais un dossier inébranlable sur ce type! Comment peut il sérieusement se faire faire une gâterie par une bonne sœur, sauter la commerciale de chez Porsche au coin d'une ruelle et faire de la moindre de ses rencontres une opportunité sexuelle. Quoi? Vous avez dit jaloux? Non bien sûr, c'est le genre de choses qui ne se passe que dans les films...

Pour ceux qui n'auraient jamais suivi le programme de Showtime, Californication raconte les déboires d'Hank Moody, auteur d'un roman à succès qui lui a ouvert les portes de la cité des anges. Père d'une ado rebelle et ex-mari d'une femme qu'il cherchera en vain à reconquérir à travers les saisons, il va subir la loi de Los Angeles bien décidée à le détruire à petit feu.

Qu'est ce qui fait alors le succès d'une série dont le scénario tient en 4 lignes? Le sexe et la débauche? Pourquoi pas mais clairement pas suffisant! Tom Kapinos a tout simplement eu le génie d'entourer un acteur has been de seconds rôles percutants. L'ex femme d'Hank pour commencer, Natascha McElhone, la muse de Jim Carrey dans le Truman Show, devenue celle de David Duchovny dans Californication. Elle est finalement aussi perdue que notre pauvre écrivain mais avec les responsabilités en plus. "Un coup j'y vais, un coup j'y vais pas" non mais décide toi bordel! Les gens attendent! (Je n'en suis qu'à la saison 5 au moment de rédiger cet article mais mon envie de la baffer décuple toujours autant au fil des saisons) Evan Handler, l'agent d'Hank que vous aurez déjà vu dans Sex and the city où il interprète le mari de Charlotte aussi loin que remontent mes souvenirs. Pervers et comique à la fois, il a le chic pour se fourrer dans des situations improbables dont lui seul a le secret.
Ne négligez pas non plus la bande son qui fait la réussite de la série. Les rockeurs dans l'âme apprécieront, les autres peut être un peu moins, mais le choix des chansons est judicieux et souvent révélateur du personnage d'Hank. Les Stones, Elton John , Lynyrd Skynyrd sont les premiers noms qui me viennent à l'esprit. Je pourrai faire des recherches et vous balancer une tracklisting de 10 km de long mais j'ai décidé de me la jouer Hank Moody ce soir, bière à la main et page blanche sur la table. Qui sait cela m'ouvrira peut être de nouveaux horizons en plus de reprendre mes activités de bloggeur. Je ne vis pas à Hollywood mais tout est possible quand on s'en donne les moyens, n'est ce pas ? En attendant je clôture et je publie, y'a école demain! Certains ont encore des responsabilités dans l'assistance!

Extrait musical

vendredi 21 mars 2014

Alabama Monroe (vost)


7 mois, 1 jour et quelques heures, c'est le temps qu'il m'aura finalement fallu pour digérer Alabama Monroe et avoir le cran de m'y replonger une seconde fois. Je parle de cran parce que le second film de Felix Von Groeningen demande du courage et un mental à toute épreuve. Certains parleront de misérabilisme ou de ficelles émotionnelles faciles, je parlerai plus simplement d'un coup de poing en pleine tronche!

J'étais pourtant loin d'imaginer ce qui allait m'arriver lors du visionnage de la bande annonce. Un groupe de bluegrass qui fait immédiatement penser au film des frères Coen (O'Brother) et l'amour à première vue impossible d'un musicien et d'une tatoueuse que tout oppose. La musique me poussait à taper du pied, les plans étaient généreux, une actrice plutôt bien fichue, il ne m'en fallait pas plus pour me laisser tenter.
Et puis viennent les premières minutes du film qui annoncent rapidement la couleur. Nous ne sommes pas dans une comédie, nous ne sommes pas non plus dans un feel good movie porté par une bande originale aux p'tits oignons. (Pour l'anecdote, elle est d'ailleurs devenue la bande originale la plus vendue en Belgique à ce jour!) Sortez la boîte de mouchoirs car vous en aurez certainement besoin. 
Alabama Monroe raconte finalement le combat de Didier et Elise face à la maladie de leur enfant, Maybelle, atteinte d'un cancer à un âge où les petites filles ne sont encore que des princesses aux yeux de leurs parents. En découle une multitude de sentiments exacerbés, poignants et forts qui sont remarquablement mis en scène par le réalisateur belge. L'académie des Césars ne s'est d'ailleurs pas trompé, elle qui a récompensé Alabama Monroe par le César du meilleur film étranger. (Enfin une statuette que Gallienne n'emportera pas avec lui!)

Pourvu d'un esthétisme quasi irréprochable, le film pousse son public à s'interroger sur ses croyances, l'existence d'un au delà ou encore ce qui fait ou pas la force d'un couple. Qu'on aime ou pas, il ne peut laisser indifférent et devrait faire le bonheur des tatoueurs locaux dont l'activité devrait connaître un pic dans les mois qui arrivent. (A ce propos et au cas où vous vous poseriez la question, les tatouages d'Elise ne sont malheureusement qu'éphémères...désolé messieurs, vous pouvez ranger vos fantasmes au placard!)
Les minutes passent et je me rends compte qu'il m'est aussi difficile de parler du film après l'avoir vu une seconde fois que si j'avais rédigé cet article à ma sortie du cinéma. Je porterai peut être des bottes de cowboy rouges avec un tatouage que je regretterai déjà le lendemain de mon craquage mais l'émotion est toujours la même. Celle la même qui fait qu'on se sent vivant et qu'on veut désormais profiter de chaque instant de cette putain de vie! Alors ne perdez plus une seconde et jetez vous sur ce film si ça n'est pas déjà fait!



Extrait musical

dimanche 5 janvier 2014

The secret life of Walter Mitty


Généralement lorsque je fonde de gros espoirs sur un film au point de rabattre les oreilles de mon entourage sur un simple feeling, la légende veut que je sois déçu neuf fois sur dix. Et bien sachez que cette époque est révolue tout comme l'est l'ancienne vie de Walter Mitty! Ouvrez grands vos yeux, soyez aware et inspirez fort car Ben Stiller risque de vous couper le souffle avec cette comédie dramatique qui vous donnera envie de reprendre votre vie en main à peine le générique de fin projeté. Le projet n'a pourtant pas été si simple à monter. Adapté d'un roman de James Thurber édité en 1939, l'histoire a fait l'objet d'une première adaptation en 1947 avant d'être mis dans les cartons jusque dans les années 90. Il aura fallut alors plus de 20 ans de bataille juridique entre différentes boites de prod, plus un combat de scénaristes associé à un véritable défilé d'acteurs pressentis (Jim Carrey, Owen Wilson, Mike Myers,...) pour que le film voit finalement le jour entre les mains expertes de Ben Stiller.

Nous sommes un peu tous comme Walter Mitty, retranchés derrière nos bonnes vieilles valeurs morales, pas un mot plus haut que l'autre jusqu'à ce qu'on réalise qu'on passe certainement à côté de quelque chose qui s'appelle la vie. Walter travaille pour le grand magazine d'information Life. Il est plus précisément en charge du développement des pellicules jusqu'à ce qu'un plan de redressement ne vienne menacer son emploi ainsi que celui de Cheryl, une collègue dont il est secrètement amoureux. Sa dernière mission est cependant cruciale. Walter doit développer le négatif 25 envoyé par le célèbre photographe Sean O'Connell pour faire la dernière couverture du magazine avant son entrée dans le monde impitoyable du web. Problème, le négatif 25 n'est pas dans la bobine envoyée par le photographe. Pire encore, ce dernier est injoignable, un peu fou, un peu bohème, un personnage auquel Walter aimerait finalement ressembler...Alors qu'il est à deux doigts d'abandonner, Cheryl réussit à le convaincre de partir à la recherche du photographe dans une quête qui révélera le sens de la vie à Walter, un moyen de vivre autrement ses rêves que par procuration.

Le Groenland, l'Islande, l'Afghanistan, autant de pays traversés par Walter qui vous donneront envie de refaire votre passeport pour découvrir le monde! Les paysages sont justes sublimes, les rencontres émouvantes, le tout filmé par l’œil d'un expert que l'on cantonne trop souvent à ses rôles dans des comédies potaches. On en oublierait presque que le New Yorkais est passé très tôt derrière la caméra, avant même d'avoir explosé en tant que comédien. On lui doit notamment le très controversé mais ô combien intelligent Disjoncté avec Jim Carrey dans le rôle d'un installateur de câble plutôt inquiétant...
La bande son colle elle aussi parfaitement au film. Theodore Shapiro partage le score avec des artistes tels que Bowie, Jack Johnson ou encore Of monster and men. Bon soyons clairs, je regrette tout de même l'absence de Sigur Ros pour illustrer la partie sur l'Islande mais que voulez vous! On ne peut pas tout avoir malgré la claque que l'on prend sur grand écran. Car oui, Walter Mitty est bel et bien le genre de film à aller voir dans les salles obscures! (N'insistez pas, je ne vous revelerai pas le montant du cachet que j'ai touché de la part de l'UGC pour vous dire ça!)

Quoi qu'il en soit, l'année 2014 commence en fanfare et Ben Stiller a mis la barre bien haut pour ceux qui souhaiteraient marquer cette nouvelle année de leur empreinte. Walter Mitty est un personnage haut en couleur, un homme ordinaire qui a juste osé une fois dans sa vie. Alors qu'en dites vous? Prêts à vous jeter à l'eau?


Extrait musical