lundi 30 janvier 2012

Sherlock Holmes 2 : jeu d'ombres


Difficile de passer derrière the Descandants y compris quand on s'appelle Guy Ritchie. Deux films totalement différents je vous l'accorde, mais la balance émotionnelle penche méchamment d'un côté et je vous laisse deviner duquel... Sherlock Holmes est un bon divertissement, le genre de film qu'on prend plaisir à regarder sur le moment mais dont on ne souviendra plus dans 15 jours. On retiendra les quelques scènes comiques qui font l'originalité du duo explosif  Jude Law / Robert Downey Junior. Je retiendrai surtout le passage éclair de la délicieuse Rachel McAdams qu'on ne reverra plus après 10 minutes de films. Mon affect est atteint pour le restant du film, je ne rentrerai jamais dedans!
Difficile aussi de résumer le scénario de ce second volet assez complexe pour le faire tenir en quelques lignes. La bande annonce suffirait à vous résumer l'histoire si jamais vous n'aviez pas le temps d'aller le voir au cinéma, tout y est révélé comme bien souvent.
Notre duo d'enquêteurs fait désormais face au Professeur Moriarty, une sorte de génie scientifique qui va profiter des tensions du vieux continent pour signer bon nombres d'attentats sous couvert  de groupuscules politiques extremistes. L'homme n'est pas idéaliste, il veut simplement provoquer une guerre qui serait synonyme de belles opportunités sur le plan financier. Holmes et Watson vont donc s'attacher à décrypter le jeu de ce personnage dans une confrontation ouverte du début à la fin du film.

Difficile alors de critiquer une mise en scène si soignée de la part du réalisateur de Snatch. Le principal problème de Guy Ritchie sur ce second volet aura sûrement été de faire un peu trop de Guy Ritchie. Les plans décortiqués par une suite de ralentis à la Max Payne auront fait leur effet dans les précédents films du réalisateur. Il en abuse clairement avec ce Sherlock Holmes! On se réjouit alors des quelques scènes comiques qui ne pouvaient être que l’œuvre d'un réalisateur anglais vu leur finesse. C'est d'ailleurs triste à dire mais c'est dans ces scènes là que Robert Downey jr est le meilleur!
Hans Zimmer nous gratifie d'un nouveau score qui colle parfaitement au film. Dommage qu'il ne soit qu'une copie du premier volet...

Au final, pas mal de déceptions même si je ne peux pas dire m'être ennuyé. Le duo d'acteurs est toujours aussi complémentaire comme la réalisation peut être efficace. L'histoire aurait sûrement gagné à être simplifiée sur les plans esthétiques et scénaristiques. Voire Paris dans ces conditions relève d'une véritable performance, dommage de ne pouvoir pleinement en profiter!


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samedi 28 janvier 2012

The Descandants (vost)


Finis les rôles de beau gosse et le café en dosettes, George Clooney veut sa statuette dorée et il ne laissera personne, pas même un ancien mec du collectif nous c'est nous lui voler la vedette. Les films muets et noir et blanc, c'était bien beau dans les années 40 mais quand le revival commence à prendre le dessus ça devient limite.
En plus d'avoir plusieurs cordes à son arc, ce natif du Kentucky a su faire les bons choix en tant qu'acteur alternant les rôles qui permettent de manger avec ceux qui lui tiennent vraiment à cœur sans compter le nombre de zéros adossés sur ses derniers cachets. L'homme n'est pas à plaindre et je ne vous demande pas de brandir vos mouchoirs quoiqu'ils pourraient vous être utiles...

The Descandants raconte l'histoire de Matt King, un avocat respectable qui en plus de vivre à Hawaï y possède des terres d'une valeur inestimable. L'avenir de ce patrimoine est entre ses mains et celles d'une tripotée de cousins aux chemises fleuries plus cools les uns que les autres. Cette franche camaraderie est quand même entachée par un accident, celui de la femme de Matt dont l'avenir est plus qu'incertain. Notre bourreau de travail se retrouve alors seul avec ses deux filles qu'il ne connaît pas ou peu pour gérer un drame familial dans lequel on est tenté de se reconnaître à un moment ou à un autre de notre vie. Malheureusement pour Matt, le moral va encore en prendre un coup quand sa fille aînée lui annonce froidement que sa mère avait un amant...


On appréhende la maladie d'un proche différemment selon notre caractère. Le réalisateur Alexander Payne nous fait prendre part à la route que suivra Matt King pour accepter la réalité et la faire accepter aux autres. Il n'en est pas à son coup d'essai puisqu'il avait déjà dirigé Jack Nicholson dans Mr Schmidt, un film semblable sur la violence que provoque la mort pour ceux qui restent et le chemin qu'ils empruntent pour y trouver un réconfort malgré tout.
George Clooney arrive à sublimer ce film indépendant aux accents hawaïens. Je mentirai si je vous racontais que George Clooney sublime le film à lui tout seul. Malgré une performance notable, il est bien aidé par un casting réfléchi et sincère. Et là je pense immédiatement à la fille de Matt jouée par Shailene Woodley, une ado dont il faudra certainement retenir le nom dans la prochaine décennie. A noter également la grosse performance de Robert Forster habitué aux seconds rôles par sa gueule authentique. Il profite du peu de temps d'antenne qu'il a pour percuter le film de plein fouet. 
 
Au final, l'ensemble du casting transpire la sincérité dans une histoire qui vous nouera la gorge quelques fois sur les deux heures de temps que vous ne compterez pas. Je ne sais pas si le film obtiendra les récompenses suprêmes du gratin Hollywoodien mais une chose est sûre, l'année 2012 est prometteuse en démarrant de la sorte!


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mercredi 25 janvier 2012

La liste de Schindler


C'est toujours difficile de juger un film qui parle de l'holocauste. Les réalisateurs qui décident de traiter du sujet deviennent presque intouchables. Le sujet est à la fois difficile et devient presque facile puisqu'on sait qu'il touchera nombre de personnes. On peut rapidement tomber dans le mélo pour la course au box office en s'attaquant à ces sujets sensibles. Dans un autre genre Clint Eastwood l'a trés bien compris en ficelant la seconde partie de son Milliar Dollar Baby qui devient presque ridicule...c'est une autre histoire.
Revenons à la liste de Schindler et à son réalisateur Steven Spielberg qui avait à cœur de réaliser un film du genre étant donné ses origines juives. Le chemin aurait pu être facile mais l'homme avait à cœur de soigner cette tranche de l'Histoire avec un récit hors du commun.

La liste de Schindler raconte l'histoire d'un opportuniste allemand qui profite de la guerre pour monter un véritable business dans les batteries de cuisine. En s'associant avec Isaac Stern, un comptable juif, il collecte les fonds nécessaires pour monter son entreprise et vendre sa camelote tel n'importe quel commercial aux dents longues. La clientèle est nazi mais elle lui assure prospérité tant que durera la guerre. Pour réduire encore un peu plus ses coûts, il embauche des salariés juifs qu'il paye en matière première sans savoir qu'il les sauve d'une mort certaine. Les deux partis sont gagnants dans l'histoire surtout qu'Oskar Schindler apparaît plus humain que les allemands avec lesquels il collabore.

En plus de pointer du doigt l'horreur du ghetto de Varsovie, Spielberg nous fait partager la vie de cet industriel si mystérieux qu'on ne perce jamais ses motivations. Veut il sauver les juifs ou simplement profiter d'eux? Sous couvert d'une juste cause, il ne faut jamais oublier que Schindler profite d'eux pour engranger un maximum de bénéfices. Alors toujours aussi sympa cet Oskar Schindler?
Le film est tourné en noir et blanc pour de simples raisons esthétiques. Il démarre en couleurs sur une cérémonie juive pendant laquelle l'un des protagonistes allume deux bougies. Lorsque la flamme cesse de luire, la pellicule passe au noir et blanc pour ne jamais revenir à la couleur. Les photographes le savent: le noir et blanc permet de faire passer plus de choses comme si la couleur ne servait qu'à dissimuler la vérité et l'âme des gens. Le choix est judicieux pour ce film qu'on croirait tourné dans les années 50. Il a pourtant bien été réalisé par Spielberg pour lequel il ne demandera d'ailleurs aucun salaire considérant qu'il se serait octroyé l'argent du sang. Un beau geste que les mauvaises langues pourront qualifier d'inutile connaissant le compte en banque du bonhomme mais qui révèle tout de même une véritable humanité.


Si Liam Neeson survole le film, il faut tout de même parler de Ralph Fiennes dans son rôle de commandant nazi si réel qu'on en viendrait à détester l'homme. Dans la liste de Schindler, sa cruauté vous glace le sang à en faire des cauchemars pour de longues nuits. Craint de tous, il se fait le juge de la vie ou de la mort selon son humeur du moment. A bien y réfléchir c'est certainement pour cela qu'il a décidé d'endosser l'autre rôle, celui du persécuté, dans The reader, autre grand film sur l'holocauste.

Basé sur une histoire vraie, je ne vous garantis pas une franche rigolade surtout quand John Williams nous sort les violons aussi tragiques que le scénario qu'ils habillent. Spielberg était jusque là le maître du divertissement. Si en plus il se met au service d'une noble cause pour faire perdurer l'Histoire, il est fort à parier que sa place au Hall of Fame des réalisateurs l'attend déjà!


Extrait musical

lundi 23 janvier 2012

Elle et lui


Les bonnes résolutions sont souvent éphémères mais je vais tâcher de respecter les miennes en partageant avec vous quelques grands classiques du cinéma. Aujourd'hui je remonte le compteur de ma Doloréane jusqu'en 1957 avec ce film considéré par beaucoup comme le plus grand film romantique de tous les temps, rien que ça! Et qui dit film d'amour d'époque dit obligatoirement Cary Grant, l'homme à la coupe de cheveux qui rendrait jaloux un playmobile. Il faut dire que le dandy britannique sait causer à ces dames lui qui n'a certainement jamais porté un survêtement de sa vie. Costard cravate et c'est tout! L'homme approche les femmes sans donner l'impression d'être lourd comme on paraît tous l'être quand on s'en donne la peine.

Elle et lui raconte une rencontre, celle de Nickie et Terry, tous deux engagés dans une relation durable. Le hasard de leur rencontre ou peut être bien l'air marin vont faire qu'ils vont immédiatement accrocher et tomber dans un petit jeu amoureux semblable aux parades animales. Cary Grant joue le coq sous ses trois couches de fond de teint et son sourire Colgate tandis que Deborah Kerr joue les saintes ni touches si tenté qu'elle arrive à s'en persuader elle même! Un peu ivres de leur rencontre, ils décident de mettre leur amour à l'épreuve pendant six mois, le temps de redescendre sur terre et de se convaincre que leur amour est plus fort que ce qu'ils vivent actuellement chacun de leur côté. Rendez-vous est pris au sommet de l'Empire state building...

Le film est bien évidemment truffé de clichés et de faux décors en projection murale. Il ne faut jamais oublier qu'il date de 1957, une année où mes parents n'avaient qu'1 an! Maintenant que je fais ce rapport, je me dis qu'il a plutôt bien vieilli. Le pauvre a qui plus est bénéficié d'une traduction assez minable avec la mention plus plus pour le jardinier français doté d'un accent de paysan comme on en fait plus. Une bien belle image de la France! Mais inutile de s'attarder sur des défauts qui se justifient surtout par l'époque. Le film est au delà de ça, une belle histoire d'Amour avec deux personnes qui ont un certain sens de la fierté et des convictions. En plus d'être drôle, il nous fait réaliser qu'on est désormais bien loin de tout ça. Allez dans un bar et regardez les nouvelles techniques de drague par curiosité, j'aime autant que Cary Grant ne soit plus là pour apprécier la tristesse du spectacle. Une autre époque, un autre style mais putain quelle classe!


Extrait musical

samedi 21 janvier 2012

In the air (vost)


Il n'y a rien de plus chiant que les aéroports! On doit s'y rendre en avance pour garer sa voiture pour 70 euros la semaine, prendre son mal en patience pour bénéficier d'une place convenable sur un vol low cost qui vous conduit à 40 Km de l'endroit réel que vous vouliez visiter. Je prends l'extrême je vous l'accorde mais les aéroports me font font l'effet des hôpitaux. Ils ne présagent souvent rien de bon si ce n'est de longs moments d'attente désagréables au possible.
Par chance, Ryan Bingham ne me ressemble en rien. Il a le physique de George Clooney et une conscience suffisamment forte pour licencier du personnel à tour de bras. Son métier: dégraisser le personnel pour éviter au patron d'avoir à supporter les yeux de merlans fris de ses vieux collaborateurs. Son outil de travail: l'avion et tout ce qui l'entoure. Les hôtels sont sa maison, les torus de location son véhicule attitré et son sourire Colgate une arme de destruction massive. Ryan ne tourne pas au café comme il le laisse entendre, il n'a juste pas d'attaches sur le plancher des vaches. Isolé de tout être humain, il a fait de son métier une ligne de conduite, un plan de vie dans lequel les miles ont remplacé les sentiments. C'est tellement plus facile comme ça!
Le vent tourne soudainement lorsque son patron lui soumet une alternative à cette vie: la visioconférence. Plus personne n'aura à souffrir de balancer du personnel. Licencier devient soudain aussi facile que de terminer une relation par sms. Pas de souffrance, pas de face à face gênant, le tout sans la moindre responsabilité, mais pour qui?

La première demi heure du film est fluide. Elle devient tellement rapide qu'on se demande comment Jason Reitman, le réalisateur de Juno, pourra faire durer sa morale sur la vie plus de quarante minutes montre en main. Et c'est justement là toute sa force! Une histoire qui semblait toute tracée va évoluer lorsque Ryan fait la connaissance d'Alex dans l'un de ces multiples salons réservés aux abonnés. Mais si vous savez, ce genre de salons privés où on vous appelle par votre prénom, pendant que l'anonyme que vous êtes poirote pendant deux heures entre des retraités qui se sentent le besoin de parler et un voyage scolaire qui vous garantit un son dolby surround pour le reste du voyage.
Toujours est il que cette relation affecte notre beau Ryan même s'il joue les gros durs en calant son rencart entre deux vols régionaux.


Le film est rondement mené, si bien qu'on se laisse facilement transporter dans les airs en compagnie de ce  vieux beau et d'une bande son aussi travaillée que celle de Juno. Les premières notes d'angel in the snow d'Elliot Smith suffiront à me convaincre du travail effectué sur cet aspect.
On retrouve également quelques têtes connues au casting. Zach Galifianakis dont il est quasi impossible d'écrire le nom sans regarder Wikipedia et devenu mondialement connu depuis la sortir de Very bad trip. J.K. Simmons déjà au générique de Juno mais également dans les Spiderman. Plus anecdotiquement, on retrouve Melanie Linskey que les accros aux sitcoms américaines connaissent en tant que Rose ou la voisine sans gêne de l'Oncle Charlie.
Pour tout vous dire je ne regrette pas mon achat à moitié compulsif. Le film ne m'a pas vraiment surpris puisque je l'ai découvert au cinéma. J'étais sans doutes en meilleures conditions pour l'apprécier à sa juste valeur cette fois ci. Il ne fera pas partie du Hall au fame cinématographique à coup sûr. On ne le retiendra pas comme un avion en partance. Il passe et vous laisse un agréable sentiment ...jusqu'à la prochaine fois!


Extrait musical

mercredi 18 janvier 2012

The Tree of life (vost)


Les classements cinéphiles sont d'ordinaire assez semblables. La base reste la même pour tout le monde et chacun y va de sa p'tite découverte à partir du numéro 5. Bizarrement 2011 n'aura pas été une année comme les autres avec deux blockbusters qui divisent clairement la critique. D'un côté Drive qui se base sur un scénario à la Brian De Palma dont les ficelles se délient au rythme du réalisateur. Certains lui reprocheront quelques lenteurs, ceux là même n'ont certainement pas vu le dernier film de Terrence Malick.
L'homme qui avait déjà un nom avant même de sortir son premier long métrage à désormais carte blanche et il ne va pas s'en priver. Certains appelleront ça de la branlette, d'autres une œuvre d'art visuelle. Toujours est il que les internautes adorent ou détestent Tree of Life sans vraiment lui attribuer une juste place.

Le film, si tenté qu'il puisse être expliqué, raconte l'histoire d'une famille puritaine américaine des années 50. Ce magnifique portrait de famille est rapidement altéré par la mort d'un fils dont on ignore d'ailleurs l'origine. A partir de cet instant va commencer une longue quête sur la vie, l'existence de Dieu, le libre arbitre, la tentation et autres valeurs qui font la fierté de la religion et des mythes qui l'accompagnent.
Croyant ou pas, cramponnez vous à votre fauteuil sur la demi heure qui suit cette séquence. Terrence Malick part alors dans un bad trip sous acide alliant montages Photoshop avec utilisation de la palette complète de filtres à des paysages dont Yann Arthus Bertrand ne devrait pas tarder à réclamer la paternité, si tenté qu'il ait le courage d'aller jusqu'au bout du trip de Malick. Et si les puristes reconnaîtront la beauté de ces images les autres sombrent dans un endormissement latent tant ils espèrent que le film redécolle à chaque nouveau fondu au noir...
Fort heureusement pour notre moral, le film repart ensuite sur de nouvelles bases, celles de la vie et des émotions humaines à l'ancienne. Impossible de rester insensible à cette photo incroyable qui fait de chaque plan un nominé pour la photo de l'année. Mon pote Brice qui m'accompagnait pour cette séance en a certainement pris plein les mirettes pour la mise à jour de son blog photo. On peut même aller jusqu'à parler d'un coup de pied au cul, soyons fous!


Après ces courts instants de grâce, Malick redescend une dernière fois sur Terre pour nous offrir une vie de famille accompagnée de colère, de rêves et d'une légère dose de complexe d'Oedipe pour responsabiliser ou culpabiliser encore un peu plus les petites gens que nous sommes. Tout dépend finalement du point de vue que l'on adopte!
Au rayon des acteurs, Brad Pitt éclipse tout le reste du casting comme il semble le faire dans chacune de ses prestations. Même les dix pauvres minutes de Sean Penn n'y pourront rien. Il faut dire que le rôle qui lui a été attribué n'est pas si loin de sa véritable vie dans laquelle le néo-varois gère sa petite famille comme une entreprise de bonnes valeurs. 

Au final et malgré les critiques, le film a quand même reçu la Palme d'Or du festival de Cannes. Pas une référence suffisante à mes yeux puisque la moitié des films primés sont souvent le résultat d'une masturbation intellectuelle entre les grands pontes du cinéma drogués aux films et aux stupéfiants qui circulent dans les soirées canoises sur cette petite quinzaine mondaine. Je vais sûrement un peu loin si l'on excepte une palme d'Or reçue sous des applaudissements entrecoupés de huées. Le film est fait pour diviser mais sûrement pas pour régner. Quand je pense qu'on traitait Kubrick de visionnaire à moitié fou et que Malick récolte toutes ces récompenses...


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lundi 16 janvier 2012

Drive


Mitaines de cuir cintrées et cure-dents en bouche j’ai pris le volant de mon bolide en cette belle nuit bordelaise, une renault clio campus essence 2L3 pour les connaisseurs, un vrai tigre sous le capot quoi…L’occasion était trop belle pour ne pas me rendre au cinéma et y découvrir le film de Nicolas Winding Refn sur grand écran. Drive s’est rapidement positionné comme le film number one de cette année 2011 sur le net et j’ai rapidement compris pourquoi !

La première scène du film annonce la couleur entre des plans séquences millimétrés, une lumière incroyable et une musique aux frontières du kitsch qui donnerait presque envie de se mettre au tuning…attention j’ai dis presque !

Drive raconte l’histoire d’un transporteur, un pilote sous les traits d’un gamin, dont la mission se restreint au transport de braqueurs et autres délinquants d’un point A à un point B. Lui ne joue que sur ces quelques minutes, cinq pour être précis pendant lesquelles il organise une partie de Grand Theft Auto grandeur nature dans les rue de Los Angeles. Le reste ne l’intéresse pas et la seule fois où il s’impliquera suffira au spectateur pour comprendre les motivations du jeune homme…

Le film est déroutant dans le rythme qu’il impose. Une première scène coup de poing avant un gros burn qui attaquera le moral des plus fatigués dans la salle. Ceux qui s’attendaient à une nouvelle mission de Fast and Furious risquent de repartir la queue entre les jambes. La voiture n’est ici qu’un prétexte à une histoire de violence latente dont le réalisateur jubile à l’idée de nous la partager à son bon vouloir. C’est qu’il en fallait de l’audace pour mélanger la violence incroyable d’un Scarface avec la vision poétique d’un Somewhere pour incarner ce personnage dont on ne discerne jamais réellement le véritable fond. Ryan Gosling aura du ranger sa bogossitude au placard pour s’imprégner de son nouveau personnage dont le résultat est plutôt surprenant. L’apparition de Bryan Cranston entre deux saisons de Breaking bad aura fini de me convaincre dans l’intérêt de ce road movie dont les ficelles se délient à un rythme incroyable, celui d’un réalisateur qui allie la beauté et la violence dans un seul et même film.

Incroyable sur grand écran, je doute qu’il ravira les puristes du Divx et autres Bdrips sur le 36 cm de votre salon qui vous sert de toile de ciné. Drive s’apprécie grandeur nature si tenté qu’on veuille bien s’y soumettre et sortir des schémas ultra classiques des films de gangsters. La route est à vous, faites en bon usage !


Extrait musical

vendredi 13 janvier 2012

Ed Wood


Il faut être assurément culotté ou totalement fou pour mettre en scène la vie de celui qui a été nommé pire réalisateur de tous les temps toutes catégories confondus. Tim Burton est un peu les deux à la fois, capable du meilleur comme du pire comme il nous l'a d'ailleurs récemment prouvé avec son pseudo remake d'Alice tout juste bon à vendre des paires de lunettes 3D.
Ed Wood a été réalisé en 1994 faisant suite aux Batman qui ont permis au Grand Public de se familiariser avec l'univers du bonhomme. Et comme il ne fait rien comme les autres, Burton tournera son film en noir et blanc histoire de contraster toujours un peu plus la médiocrité du travail de son sujet d'étude.

Ed Wood raconte donc l'histoire du pseudo pire réalisateur de tous les temps qui aura fait parler de lui par son manque totale d'inspiration et de réalisme. Comme le dit l'expression, "peu importe que l'on parle de vous en bien ou en mal, l'important c'est que l'on parle de vous!" Conscient ou pas de la pauvreté de son travail, Ed Wood s'est toujours investi corps et âme dans les films qu'il dirigeait, n'hésitant pas à ressortir certaines stars oubliées de leur placard poussiéreux comme le célèbre acteur de films d'horreur Bela Lugosi. Je vous l'accorde, seuls les puristes du genre reconnaîtront ce personnage, les autres se contenteront de la prestation de Martin Landau justement récompensé aux oscars pour son interprétation du pilier des films d'épouvante.


Le film tient principalement son originalité de son casting. On retrouve Johnny Depp sans ses cisailles et son eyeliner débordant au profit d'un dandy dont la coupe à base de pento rendrait fou de rage n'importe quel lycéen qui pense qu'il suffit d'un peu de gel et d'une paire de ray-ban sur le nez pour être rock n'roll. Toujours est il qu'on prend plaisir à retrouver Johnny Depp dans un rôle bien loin de Jack Sparrow qui semble désormais lui coller à la peau. A ses côtés, Sarah Jessica Parker dont le nez lui aurait immédiatement interdit l'entrée au casting de Sex and the City sans passage par la case chirurgie esthétique. Patricia Arquette, Bill Muray et Vincent D'Onofrio viennent compléter le casting de ce film où tout semble avoir été préparé à la dernière seconde sur des fonds en carton. Ed Wood s'adaptait à la demande, pondant un scénario en trois jours et tournant le film pour un budget minimum en un temps record. Burton a rassemblé 18 millions de dollars pour ce film, soit sûrement plus que le budget total qu'a pu rassembler le véritable Ed Wood pour l'ensemble de son œuvre. La vie est parfois injuste!

Au final, le film est un bel hommage aux fameux genre des series B des années 50. Une période de production massive pour Hollywood avec des budgets très limités et des effets spéciaux qui n'en sont pas vraiment. L'acharnement du réalisateur est quand même beau à voir et donnerait du coup presque envie de plonger dans sa filmographie la tête la première, ...j'ai dit presque!


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mercredi 11 janvier 2012

Superman (SF by Chief)



Dimanche 1er janvier 2012. C'est mon anniversaire. La fête a été arrosée la veille. Grosse fatigue en cette fin de soirée. Pas envie de grand chose, un peu de nostalgie et la cuque de se retrouver seul après avoir passé un super réveillon entre amis. Je commence alors à me remémorer, autour d'un café bien chaud, ma vie d'enfant et les réveillons du passé en famille avec les grands parents, les parents, les oncles et les tantes... ma soeur et les cousins. Le temps de l'insouciance, loin des histoires des adultes. Une vie de gamin quoi ! Le genre de soirée où la télécommande était à nous (elle n'existait toujours pas d'ailleurs mais, vous comprenez ce que je veux dire). La musique se lance dans ma tête ! Superman ! Chouette ! Un vrai bon film d'enfant des années 80. J'attrape donc la télécommande de canalsat :-) et je regarde si, par le plus grand des hasards, ce film ne serait pas dispo. Yes !!! Enorme ! Deux clics et je lance le téléchargement ! Le film commence donc sur cette musique inoubliable et par le générique qui dure trois plombes bien sûr ! A l'ancienne !!! Et c'est parti ! J'attrape ma couette, je m'installe confortablement dans le canapé. Lumières tamisées. Je suis bien !

La planète Krypton est sur le point d'exploser. Jor-El, le père de superman, décide de sauver son fils en l'envoyant sur Terre, là où ses supers pouvoirs lui donneront un avantage certain pour survivre, s'adapter à ce nouveau monde qu'il devra affronter seul. Clark Kent, de son nom terrien, devient des années plus tard, reporter au Daily Planet et commence à mener une vie normale. Il commence doucement à tomber amoureux de Loïs, sa collègue journaliste et va utiliser ses pouvoirs hors du commun pour contrecarrer les plans de Lex Luthor.



Ce film a bien évidemment mal vieilli, les décors de polystyrène ne font guère illusion bien longtemps. En même temps, faire tourner du basic sur minitel, ça donne pas grand chose de merveilleux pour les yeux ;-) Mais bon, ça sent tellement bon mon enfance que je n'en tiens pas compte. Et puis, le décolleté de mademoiselle Teschmacher (Valérie Perrine, une playmate de l'époque) va vite me faire oublier ces futilités techniques ;-) Lex Luthor est planté par Gene Hackman qui semble toujours avoir la même tête dans tous les film dans lesquels je l'ai vu. Christopher Reeve est superman. Quelle triste ironie pour cet acteur de camper le rôle d'un super héros lui qui finalement, suite à une chute de cheval, devient tétraplégique ! C'est peut-être aussi ce qui fait sa légende. Donc, c'est trop tard pour cette année mais l'an prochain, pendant les fêtes, profitez d'une soirée bien tranquille pour visionner ce film qui ravira les plus jeunes notamment. Sauf, si vous trouvez comme moi, qu'ils sont gavés de technologies et déjà tellement blasés de tout qu'ils risquent de vous décocher un superbe et assassin : ton film, c'est de la merde ! ;-)


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vendredi 6 janvier 2012

La vie aquatique (Vost)


Pas besoin d’être savant pour comprendre que la vie aquatique s’inspire clairement de l’histoire de Jacques Yves Cousteau, commandant médiatique qui a fait des richesses de l’océan une superbe machine à fric. Et si jamais l’emprunt à l’Histoire n’était pas assez clair, les bonnets rouges de l’équipage feront le reste !
Pour commencer, difficile de s’imaginer qu’un américain ait été fan du Commandant Cousteau au point d’en faire un film. Même les français ne s’y sont pas attelés…En ce qui me concerne, l’homme au bonnet rouge ne me rappelle que de vagues souvenirs de télévision chiants ainsi qu’une pile de bouquins bleus illustrés et fièrement conservés par mon paternel.
Wes Anderson a donc eu le courage de s’attaquer à ce film, illustrant la vie de son personnage à travers une fable pleine d’humour et de fantaisie, un style qui le caractérise clairement depuis qu’il est passé derrière la caméra.

Le film retrace l’une des dernières aventures en mer de Steve Zissou à la recherche du requin léopard, responsable de la mort d’un de ses fidèles compagnons. Difficile de financer une expédition de vengeance lorsque les médias vous mettent la tête sous l’eau en insinuant que la moitié de vos reportages ne sont qu’une mise en scène sentimentale et pathétique. Faisant fit de toutes ces critiques et à l’aide d’un fils inattendu qui va faire son apparition, le Commandant Zissou mettra tout en œuvre, y compris les pires bassesses pour prouver une dernière fois sa suprématie sur le monde marin.

Rappelez-vous de ces livres pour enfants avec des languettes pour animer la séquence. La vie aquatique en est remplie comme un grand montage en carton qui ressemblerait aux œuvres de Michel Gondry dont Wes Anderson s’est forcément inspiré pour le coup. Le film devient vite la concrétisation d’un rêve de gosse. Le merchandising du Commandant Zissou est décliné à toutes les sauces et ça n’est rien à côté de ces maquettes géantes qui transforment un vulgaire rafiot en open-space plein de vie. Malheureusement la réalité est toute autre : la Calypso, le bateau du Commandant Cousteau, est en train de moisir dans le port de La Rochelle sous 10 tonnes de rouille suite à un stupide différent juridique dont les histoires d’héritages en sont remplies.


Pour finir, le film a pu compter sur différents atouts de choix comme une énième performance de Bill Murray qui semble s’être fait une place de choix dans le répertoire de Wes Anderson. Notez six participations sur sept films, si c’est pas de la collaboration ça ! Côté bande son, Anderson alterne comme à sa habitude standards indémodables et la participation de Seu Jorge pour plusieurs covers de David Bowie en portugais…Anderson n’aura de cesse de nous surprendre ! Enfin je ne peux que relever la non participation de la Fondation Cousteau à qui le réalisateur dédie le film dans un épilogue aux dents jaunes qui n’a pas dû faire sourire grand Monde du côté des bonnets rouges !


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mardi 3 janvier 2012

Bienvenue à Gattaca


Bienvenue à Gattaca, un monde où les imberbes sont rois, un monde dans lequel votre avenir ne dépend plus que de votre code génétique au détriment de toutes vos qualités si tentez que vous en ayez!
La société crée de toutes pièces par Andrew Niccol fait la part belle à la génétique pour la création d'un être parfait. Et si l'Histoire nous a prouvé que ces expériences étaient néfastes pour l'homme, elles ne cesseront d'occuper l'esprit de chercheurs à moitié névrosés qui font du zéro défaut leur chemin de croix.
La perfection est rare si tenté qu'elle existe et Niccol en est la parfaite illustration lui qui nous vend Ethan Hawke en sosie de Jude Law. La marge de progression pour atteindre la perfection est encore grande...

Gattaca raconte l'histoire de Vincent Moreau, l'un des derniers êtres nés de façon naturelle, à l'ancienne si vous préférez! Rêvant de travailler dans l'espace, il se voit barrer la route par une multitude de candidats dont les gênes leur donnent un accès direct à Gattaca. Vincent devra se contenter d'y balayer les couloirs à moins d'usurper l'identité d'un des leurs. Le risque est grand mais sa volonté de se mesurer à l'élite est au dessus de tout. Il va alors faire la rencontre de Jérôme, être génétiquement modifié mais en chaise roulante depuis son récent accident. L'opportunité est trop belle pour laisser quelques traits physiques l'empêcher de réaliser son rêve...


Malgré quelques loupés comme les bruit futuristes de Fiat Panda et autre Twingos, le film est une véritable bijou d'anticipation. On se range tous derrière ce voleur d'identité qui ne veut rien d'autre que la reconnaissance de ses pairs autrement qu'à l'aide d'un prélèvement sanguin. On deviendrai presque parano de voir Vincent aspirer le moindre cil sur son clavier alors que les nôtres contiennent à manger pour une semaine et une perruque déstructurée entière! Je n'aspire pas à aller dans l'espace, l'avion me fait suffisamment peur mais je comprend qu'on puisse tomber dans la criminalité lorsque l'on devient un marginal alors que l'on a commis aucun délit. Le monde de Gattaca est dur. Les femmes arrachent les poils de leurs prétendants pour les faire analyser et y déceler un quelconque indice de leur potentiel de paternité. Les employés travaillent toute la journée sur informatique avec la même interface jour après jour, attendez ... mais c'est moi ça!
Au final nous ne sommes que des hommes même Jude Law qui semble impuissant pour la toute première fois et rien que pour ça, ça fait plaisir à voir!

Le scénario parfaitement rôdé est habillé par une bande son signée Michael Nyman qui ne pourra que vous emporter. A noter également la présence d'Uma Thurman et de Monk pour nous prouver que la génétique n'est pas qu'une histoire de bon goût...
Premier film d'un réalisateur à l'avenir prometteur, Bienvenue à Gattaca sera suivi de très prés par The Truman Show qui dépeint lui aussi un monde parfait sous couvert non plus de la génétique mais de la bêtise humaine et là les sujets ne manquent pas! 


Extrait musical

dimanche 1 janvier 2012

L'heure du bilan


La fin d'année est généralement synonyme de bilan chez les bloggers. J'ai longtemps hésité avant de m'y atteler mais j'ai finalement réalisé que je ne pouvais pas terminer l'année comme ça. Des chiffres puisqu'il est généralement de coutume d'en donner à l'heure des bilans.

354 ou le nombre de dvd empilés sur les Billy qui meublent mon salon. Figurez vous que j'aurai même réussi à négocier l'achat d'une nouvelle étagère en cette fin d'année. Le bilan démarre plutôt pas mal.

162 chroniques dont plusieurs collaborations avec mes amis le Muffin Man et Chief. J'aurai également eu le plaisir de collaborer avec filmsdelover.com  et contribuer à la liste toujours un peu plus longue de films romantiques dont le site s'est fait le spécialiste sur le net.

5, soit le nombre de tentatives de sevrages avortées à l'achat de dvd. Je ne remercie pas Amazon, la Fnac ou encore Virgin pour leur offres 5/30 ou 3/30. Merci messieurs de toujours apporter de l'eau à mon moulin!

Difficile de vous donner mes coups de cœur mais je vais quand même en distinguer trois  qui auront marqué mon année 2011.

Incontestablement la trilogie Retour vers le futur au format Blu-Ray. Plus qu'un simple coffret de geek surplombé d'une reproduction format 1/1000ème de la Doloréane, le blu-ray m'aura permis de revivre au mieux les aventures de Doc et Marty. Le film n'a pas pris une ride et j'en viendrai presque à regretter de ne pas l'avoir mis dans mon top 5...si c'était le seul!
La chronique d'High Fidelity aura également été un moment particulier pour moi. Pas spécialement pour la chronique mais pour votre participation massive à l'élaboration d'un top 5 ciné et je vous en remercie en espérant toujours autant de participation pour cette nouvelle année.
Enfin je terminerai sur Band of Brothers, série réalisée par Spielberg main dans la main avec Tom Hanks et que j'ai découvert grâce à Chief. Au delà d'une réalisation millimétrée, les deux hommes n'ont aucun mal à nous enrôler au sein de la Easy company dans les tranchées de France et de Navarre. Une bien belle découverte!

Je terminerai sur les objectifs 2012.
1. Me faire plaisir comme j'ai pu le faire jusque là et partager avec vous un peu de moi et des films qui me tiennent à cœur.
2. Poursuivre les collaborations qui sont toujours bénéfiques pour le blog.
3. Pour ce qui est du contenu, je me baladerai bien du côté des grands classiques qu'on ne connaît généralement que de nom. Je pense aux films avec Humphrey Bogart, Steve McQueen, Cary Grant  ou Marlon Brando. Le genre de film qu'on pourrait avoir honte de ne pas connaître quand on tient un blog sur le cinéma...les bonnes résolutions sont aussi faites pour ça!

Excellente année 2012 à vous!