vendredi 13 janvier 2012

Ed Wood


Il faut être assurément culotté ou totalement fou pour mettre en scène la vie de celui qui a été nommé pire réalisateur de tous les temps toutes catégories confondus. Tim Burton est un peu les deux à la fois, capable du meilleur comme du pire comme il nous l'a d'ailleurs récemment prouvé avec son pseudo remake d'Alice tout juste bon à vendre des paires de lunettes 3D.
Ed Wood a été réalisé en 1994 faisant suite aux Batman qui ont permis au Grand Public de se familiariser avec l'univers du bonhomme. Et comme il ne fait rien comme les autres, Burton tournera son film en noir et blanc histoire de contraster toujours un peu plus la médiocrité du travail de son sujet d'étude.

Ed Wood raconte donc l'histoire du pseudo pire réalisateur de tous les temps qui aura fait parler de lui par son manque totale d'inspiration et de réalisme. Comme le dit l'expression, "peu importe que l'on parle de vous en bien ou en mal, l'important c'est que l'on parle de vous!" Conscient ou pas de la pauvreté de son travail, Ed Wood s'est toujours investi corps et âme dans les films qu'il dirigeait, n'hésitant pas à ressortir certaines stars oubliées de leur placard poussiéreux comme le célèbre acteur de films d'horreur Bela Lugosi. Je vous l'accorde, seuls les puristes du genre reconnaîtront ce personnage, les autres se contenteront de la prestation de Martin Landau justement récompensé aux oscars pour son interprétation du pilier des films d'épouvante.


Le film tient principalement son originalité de son casting. On retrouve Johnny Depp sans ses cisailles et son eyeliner débordant au profit d'un dandy dont la coupe à base de pento rendrait fou de rage n'importe quel lycéen qui pense qu'il suffit d'un peu de gel et d'une paire de ray-ban sur le nez pour être rock n'roll. Toujours est il qu'on prend plaisir à retrouver Johnny Depp dans un rôle bien loin de Jack Sparrow qui semble désormais lui coller à la peau. A ses côtés, Sarah Jessica Parker dont le nez lui aurait immédiatement interdit l'entrée au casting de Sex and the City sans passage par la case chirurgie esthétique. Patricia Arquette, Bill Muray et Vincent D'Onofrio viennent compléter le casting de ce film où tout semble avoir été préparé à la dernière seconde sur des fonds en carton. Ed Wood s'adaptait à la demande, pondant un scénario en trois jours et tournant le film pour un budget minimum en un temps record. Burton a rassemblé 18 millions de dollars pour ce film, soit sûrement plus que le budget total qu'a pu rassembler le véritable Ed Wood pour l'ensemble de son œuvre. La vie est parfois injuste!

Au final, le film est un bel hommage aux fameux genre des series B des années 50. Une période de production massive pour Hollywood avec des budgets très limités et des effets spéciaux qui n'en sont pas vraiment. L'acharnement du réalisateur est quand même beau à voir et donnerait du coup presque envie de plonger dans sa filmographie la tête la première, ...j'ai dit presque!


Extrait musical

1 commentaire:

Géant blond a dit…

Ed Wood c'est le meilleur des pires réalisateurs. Il y a des réalisateurs bien pire que lui qui tombent dans l'oubli, Ed Wood lui n'a jamais disparu même s'il y a un tas de gens qui aurait aimé ne plus le voir. C'est son acharnement qui l'a rendu célèbre!

Le film en lui même déçois un peu mais quand même moins qu'Alice au pays des merveilles! Il n'est sans doute pas assez... décalé.