mercredi 21 mars 2012

The Artist


Le cinéma arrive encore à me surprendre. Il profite de l'arrivée du printemps pour proposer des places à moitié prix, disons plutôt à un tarif raisonnable. Il propose également une demi-heure de publicités dont une pour Cartier dont les dix minutes de création originale ont dû coûter un bras et faire pâlir les réalisateurs qui peinent à boucler un budget équivalent au Smic. Et enfin, il diffuse pour la 24ème semaine de suite un film déjà paru en dvd comme un dernier rappel aux retardataires dont je faisais honteusement partie jusqu'ici!

The Artist a lui aussi de quoi surprendre! Surfant sur la vague vintage qui semble définitivement ancrée dans les années 2000, le film propose 1h30 de bobine muette simplement rythmée par la bande son de Ludovic Bource qui devient pour le coup un personnage du film à part entière.
Michel Hazanavicius nous raconte l'histoire de George Valentin, l'égérie masculine du cinéma muet jusqu'à l'apparition des films parlants. Attendez...mais c'est juste l'idée de base de Singin' in the rain sans les kway jaune poussin et les acrobaties de Donald O'Connor! Hazanavicius a donc creusé un peu plus loin en scrutant la décadence de son héros, à mi chemin entre Charlie chaplin et Pierrot dans toute sa splendeur.
Côté casting, Bérénice Bejot et Jean Dujardin sont épaulés par John Goodman, l'acteur qu'on a vu dans 10 autres films mais dont on est incapable de retenir le nom. (Je vous laisse googliser tout ça!) Les fans de Kubrick reconnaîtront également le jeune Alex d'Orange mécanique qui fait désormais presque peine à voir dans une scène qui renifle clairement le sapin.

En plus d'un format 4/3 plutôt déroutant, le film a le mérite de monopoliser toute l'attention du public que je n'aurai jamais vu aussi silencieux dans les salles obscures. On parvenait même à entendre le film d'à côté sur les passages sans musique, c'est dire...
Au final, l'éternelle question reste de savoir si The Artist mérite tout le tapage médiatique et les récompenses qu'il a cumulé dans le monde entier. Le film est original, c'est évident et le pari était assez osé à une époque où James Cameron ramarre son vieux paquebot en trois dimensions. (manquait plus que ça d'ailleurs...)
Le film aura certainement fait vibré les académiciens et autres férus des Cahiers du cinéma. J'ai bien accroché mais je ne pense pas faire fausse route en vous avouant que George et moi même sommes quand même déçus que ce Brice de Nice moustachu ne nous ai rien laissé à nous mettre sous la dent. The Descendants méritait certainement mieux. Peut être ressortira-t-il en noir et blanc dans 20 ans pour glaner l'une des ces fausses distinctions de carrière ou d'honneur comme aime à les célébrer le petit monde du cinéma.

Quoi qu'il en soit the Artist reste un film remarquable, une sorte de calendrier animé des studios Harcourt qui a su trouver un public à sa cause. Espérons désormais que Jean Dujardin saura garder les pieds sur terre à moins qu'un scénario dans lequel il partagerait l'affiche avec sa compatriote oscarisée Marion Cotillard ne lui soit balancé sous le nez. Et là pour le coup il y aurait vraiment de quoi rester muet!


Extrait musical

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