mercredi 11 mai 2011

Le fabuleux destin d'Amélie Poulain


J'adore Montmartre. On s'y sent dépaysé de la capitale même si la frontière fictive ne compte que quelques centaines de mètres. Bien sûr on est loin des paysages de la Butte dans les années 20, le quartier est devenu en partie artificiel, totalement touristique mais ne perd jamais de son charme à chacune de mes visites.

C'est ce Paris là qu'a dépeint Jean Pierre Jeunet, laissant de côté pour un temps aliens et autres films fantastiques pour une comédie romantique aux allures de vieille France. Le réalisateur a su dépoussiérer les classiques français souvent trop intellectuels pour un film sans pretentions scénaristiques mais avec une aura incroyable. Les souvenirs et symboles nous sont tous connus. Les traits de caractères de chacun des personnages sont tangibles, ils font appel aux sens et deviennent presque tactiles.

L'histoire est-il besoin de la rappeler? Pour ceux qui auraient vécu sur une autre planète ces 10 dernières années, le film raconte la vie d'Amélie Poulain, petite fille sur-protégée qui mène ensuite une vie bien rangée jusqu'au jour ou elle décide d'apporter du bonheur aux gens en s'immiscant dans leur vie privée. En mal d'affirmation elle agit secrètement jusqu'à se rendre compte qu'en recherchant le bonheur des autres elle en occulte totalement le sien...

Le casting est costaud. Il va révéler en premier lieu Audrey Tautou au monde entier qui voit en Amélie, une sorte d'icône de la vie parisienne et bohême. Elle est accompagnée de seconds rôles plus typiques les uns de les autres qui font de cette ville dans la ville un monde idyllique. Yolande Moreau, Rufus, Isabelle Nanty, Jamel Debouze et d'autres "gueules" du cinéma français complètent cette distribution réfléchie. A noter la présence de deux narrateurs, le principal, André Dussolier dont la voix en ferait presque un film du Montmartre d'antan. Il est épaulé brièvement par Frédéric Miterrand dont les envolées linbguistiques ne sont plus à prouver. Il nous en fait tout de même une nouvelle fois la preuve!

La bande son va également réveler Yann Tiersen au grand public. Malheureusement elle le cataloguera également pour le reste de sa carrière. Elle est composée de créations originales mais également d'anciens morceaux du brestois dont la mélancolie colle parfaitement au film. Repris mais jamais égalé son style marquera autant que le film en dehors de nos frontières. Ok, je vous l'accorde, ça m'est difficile d'être objectif à ce niveau là...

Au final le format Blu-ray aura été pour moi une belle excuse pour regarder à nouveau ce classique du cinéma français. Plus qu'une histoire, c'est un plongeon dans l'enfance, une expérience cinématographique tangible avant même l'existence de cette foutue 3D tout juste bonne à justifier le prix exhorbitant des entrées de cinéma. Certains critiques ont parlé d'un monde idyllique qui ne reflète absolument pas l'esprit de Montmartre à l'heure actuelle. Je pense qu'il n'ont juste pas compris qu'il s'agissait d'un film et non d'un épisode d'enquête exclusive présenté par ce cher Bernard De la Villardière...



Infos et bande annonce

Aucun commentaire: