samedi 19 février 2011

L'auberge espagnole




J'adore l'expression bordel organisé, elle colle parfaitement à ce film de Cédric Klapisch, peut être le plus décalé des cinéastes français "grand public". Au delà de cette impression de bazar, on a quelque chose d'interactif à l'image d'un story board dans lequel on arrête l'histoire toutes les 30 secondes pour rajouter un commentaire, coller un post-it avec une idée à intégrer. Regarder ce film c'est comme regarder un dvd avec un ami qui a deja vu le film et qui ne peut s'empêcher de l'ouvrir toutes les 20 secondes sauf que dans ce cas précis, on n'est pas agacé.

Ce film m'aura aussi rabiboché avec l'Espagne. Je n'ai jamais eu une image trés clean de ce pays jusqu'à l'été dernier. Les seules villes que je connaissais se trouvaient à deux minutes de la frontière française. Spécialisées dans l'alcool et les cigarettes, je me revois tout gamin accompagnant mes parents dans des bars lugubres et sales. Mon seul souvenir positif se résumait aux paquets de pipas que notre mère nous achetait volontiers pour une fois vu le faible côut.
S'en est suivi mon envie d'aller à Barcelone, une destination à la mode, relancée par le tourisme, sûrement aidé par ce film ou d'autres oeuvres comme Vicky Cristina Barcelona.
Et là surprise! On est loin du Barcelone de l'auberge espagnole. C'est à se demander à quelle période le film a été tourné, certainement au printemps à des heures où les espagnols profitent de la clim' avant d'affronter la chaleur catalane pesante. Romain Duris et Judith Godreche se retrouvent au Park Guell presque seuls au monde! Allez faire un tour là bas peu importe l'heure et jugez, on se croirait chez Ikea un samedi aprés midi comme les autres.
Judith Godrèche, parlons en d'ailleurs. Le film est bordélique, décalé, qui mieux qu'elle pouvait le symboliser. Je me demande encore si c'est un rôle de composition ou si c'est sa vrai personnalité, le genre de femme certes attirante mais qu'on prendrait plaisir à secouer pour l'aider à sortir de son semi coma éveillé.

Le film joue beaucoup avec la superposition des éléments. Dialogues, images, voix off qui m'ont rappellé mes grands moments de solitude lingustique espagnole de l'été dernier. De toutes façons ne vous en faites pas, Barcelone est totalement cosmopolite. Toutes les langues y sont parlées, à croire que les espagnols desertent leur pays pendant ces trois mois de débauche de leurs chers voisins frontaliers.

Cette chronique commence à ressembler à un véritable bordel comme le film mais ne vous en faites pas c'est un peu le but. Assembler des choses sans soigner les transitions, rompre le conformisme habituel intro - résumé - acteurs -musique. Je trouverai ça sûrement illisible à la relecture. Peu importe je n'y toucherai pas!

Je vais quand même résumer vite fait le film si besoin est. Xavier, jeune étudiant en économie part à Barcelone à l'aide du programme erasmus sur les conseils avisés d'un collègue à son père qui lui garantit un avenir certain. Xavier débarque en Catalogne et vient ajouter sa pièce au puzzle déjà désorganisé de cette auberge espagnole dans laquelle se côtoient différents habitants de l'Europe.

Je vais rapidement finir cette chronique sous peine de perdre des lecteurs en route. Je pense que vous avez tous vu ce film et le fait d'aller à Barcelone permet d'y vivre une expérience complémentaire enrichissante. Je ne vous garantis pas le destin de Xavier ou la rencontre avec Judith Godrèche pour les plus patients d'entre vous. On est juste contents de revoir certains lieux qui sont utilisés et pouvoir participer ainsi dans sa petite mesure, à ce joyeux bordel organisé.
Prenez l'exemple de cette scène avec le frère de Wendy. Le lieu vous semble propice aux rencontres? Hormis celles de clodos à moitié bourrés à 10h du matin vous n'y verrez pas grand chose. C'est pas grave c'est juste pour la forme !






Citation
"Je suis lui, je suis elle, je suis français, italien, allemand, espagnol. En fait je suis comme l'Europe, j'suis un vrai bordel" Xavier

Infos et bandes annonces

Extrait musical

4 commentaires:

Marie a dit…

J'adore ce film et sa BO. "En espana no se dice Caramba ! ole !"
Ta chronique colle bien à l'esprit du film ;-)
J'espère que nous aurons droit à la suite...

Agnès a dit…

Beau clin d'oeil la photo :-)

Unknown a dit…

Même souvenir que toi de l'Espagne !!! J'ajouterai pour ma part les magasins de poteries et autre statuts de béton pour fontaines de jardin... une grande envie de se supprimer à la vision de toutes ces horreurs ! ;-)

Anonyme a dit…

funny :) i know this place. near "rita blue bar"